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Veritas : La propagande déforme notre humanité

6 Feb

La propagande va bien au-delà de la simple fabrication du consentement pour les gouvernements et les guerres. Elle nous forme à ce à quoi on doit donner de la valeur. À quoi doit ressembler un être humain qui réussit. Où placer notre intérêt, notre énergie et notre attention. Elle façonne nos personnalités. Elle déforme notre humanité.

Montrez-moi quelqu’un qui ne pense pas que la propagande a beaucoup de pouvoir et je vous montrerai quelqu’un qui est fortement propagandisé.

Si les gens pouvaient comprendre le fossé massif et béant entre le monde tel qu’il existe réellement et les récits dont on nous abreuve à son sujet depuis l’enfance, il y aurait une révolution immédiate. Le monde réel est aussi différent du monde de la propagande qu’il l’est de n’importe quelle œuvre de fiction.

Il est officiellement interdit à la CIA de mener des opérations aux États-Unis. Ce qui n’est pas officiellement interdit à la CIA, c’est de remettre à un journaliste américain sans scrupules un scoop sur un gouvernement étranger, pour construire un récit, aux États-Unis, qui fasse avancer les objectifs de la CIA.

Ce qui a été présenté sans preuve peut être rejeté sans preuve. Cela s’applique aux arguments ; cela s’applique aux affirmations des agences de renseignement américaines.

La propagande a tellement déformé la perception de la réalité par les gens que Twitter se soucie davantage des musiciens qui retirent leur contenu d’une application parce qu’ils n’aiment pas un podcasteur que du fait que le gouvernement le plus puissant du monde flirte avec la guerre nucléaire.

Les copains de l’Amérique, l’Arabie saoudite et Israël, n’ont cessé de bombarder leurs voisins avec un large soutien américain. L’amitié entre ces nations et les États-Unis existe non pas en dépit de leur boucherie militaire non-stop mais justement à cause d’elle.

Si tous les pays impliqués dans un conflit disent qu’il n’y aura pas de guerre et qu’un seul pays dit qu’il y en aura une, il n’est pas difficile de déterminer qui est l’agresseur et l’instigateur de cette guerre.

Il y a bien dix mille problèmes dans ce monde qui sont plus préoccupants que le fait que la Russie a annexé, en 2014, un petit territoire qui, de plus, voulait massivement être annexé.

Ce n’est pas que je sois toujours contre les États-Unis, c’est que je suis contre celui qui a tort, encore plus s’il est le régime le plus puissant et le plus destructeur du monde. Si vous ne croyez pas que les États-Unis puissent être constamment du mauvais côté des conflits de politique étrangère, c’est parce que vous avez été largement soumis à leur propagande.

On ne peut pas parler de parti pris anti-américain si vos critiques à l’égard des États-Unis sont incontestablement correctes. Vous ne pouvez tout simplement pas contester le fait qu’aucun autre gouvernement ne fait quoi que ce soit qui s’approche du niveau de dépravation qui consiste à passer le 21e siècle à tuer des millions d’êtres humains dans des guerres d’agression. Ce n’est pas que j’ai une rancune arbitraire contre les États-Unis et que je cadre toutes mes positions sur chaque question pour correspondre à ce parti pris, c’est que les États-Unis sont vraiment de manière quantifiable et démonstrative le gouvernement le plus tyrannique sur terre par une marge extrêmement large et a donc naturellement tendance à avoir tort.

Les ingénieurs sociaux préféreront toujours censurer les voix dissidentes en ligne via la manipulation d’algorithmes plutôt que le fait de déplateformer, lorsqu’ils ont le choix, simplement parce que cela réduit au silence beaucoup plus de personnes en provoquant moins de tollé public.

Si vous êtes d’accord avec une faction idéologique sur chaque question, ce n’est pas parce que vous partagez les mêmes valeurs et principes, c’est parce que vous souffrez d’un manque de valeurs et de principes. Vous êtes juste un suiveur aveugle du troupeau.

À votre avis, quelle serait la réaction du public si un média grand public publiait un article comme celui-ci, accompagné d’une image similaire, pour critiquer le lobby israélien ?

Je vais essayer d’obtenir un diplôme d’une université de l’Ivy League et devenir un senior fellow d’un important think tank pour pouvoir faire des observations extrêmement intelligentes comme « Vladimir Poutine est Adolf Hitler et l’Ukraine est la Pologne » et « Xi Jinping est Adolf Hitler et Taïwan est la Pologne ».

Le récit disant que Tucker Carlson est un agent russe est poussé agressivement par les experts du courant dominant, non pas pour attaquer Carlson lui-même, mais pour fabriquer le consensus selon lequel toute personne qui critique la politique américaine sur la Russie est suspecte et indigne de confiance.

Si vous obtenez vos informations sur le monde de Tucker Carlson, vous êtes tout aussi soumis au lavage de cerveau médiatique que si vous obtenez vos informations sur le monde de Brian Stelter ou Rachel Maddow. Le lavage de cerveau se produit simplement de manière légèrement différente. Bien sûr, Carlson peut dire des choses vraies avec lesquelles je suis parfois d’accord, mais Anderson Cooper aussi ; ils disent simplement des vérités différentes et des mensonges différents. La propagande ne fonctionne pas si ce ne sont que des conneries tout le temps ; il doit y avoir une part de vérité.

Les personnes qui régurgitent les arguments de discussion médiatique sur la Chine parce qu’ils l’ont entendu de Tucker Carlson pensent qu’ils sont très différents des personnes qui régurgitent les points de discussion médiatique sur la Russie parce qu’ils l’ont entendu de Wolf Blitzer, mais ce n’est pas le cas. Ils sont exactement les mêmes.

L’homme de la télé n’est pas votre ami.

Si la Russie était vraiment une menace, ils n’auraient pas besoin de mentir tout le temps à son sujet. [On pourrait dire la même chose du Covid, NdT]

Dans l’histoire ancienne, nos hormones de stress étaient utilisées pour contrer les attaques de tigres à dents de sabre. Aujourd’hui, elles sont utilisées pour des récits mentaux inventés de toutes pièces, comme le fait de savoir si nous sommes adéquats, ce que les autres pensent de nous, un podcasteur qui dit des choses que nous n’aimons pas, Vladimir Poutine annexant l’Europe de l’Est ou la Chine prenant le contrôle du monde.

Il n’est pas légitime de se plaindre que les gens parlent des problèmes sans agir ni proposer de solutions. Faire prendre conscience qu’il y a un problème, c’est agir pour trouver une solution. Tous les changements positifs dans le comportement humain sont toujours précédés d’une prise de conscience.

Vous ne parviendrez pas à trouver des solutions tant qu’un pourcentage suffisamment important de la population n’aura pas compris et accepté qu’elles sont nécessaires. Même si vous trouvez la solution parfaite tout seul sans l’aide du collectif, vous n’aurez pas le nombre nécessaire pour la mettre en œuvre. Vous avez peut-être lu un tas de livres et obtenu un diplôme prestigieux et vous avez trouvé le modèle utopique parfait pour la société, mais cela ne fera aucune différence si vous êtes le seul à le savoir. Les gens doivent d’abord comprendre que nos systèmes actuels ne fonctionnent pas, puis ensuite comprendre pourquoi.

Caitlin Johnstone

Merci au: Le Saker Francophone

ACTUALITÉS : La rage identitaire ou le règne de l’anomie

20 Mar

La rage identitaire ou le règne de l’anomie

Image: Le vieil homme triste, de Van Gogh

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« Chers djihadistes, l’Occident s’achève en bermuda […] Craignez le courroux de l’homme en bermuda. Craignez la colère du consommateur, du voyageur, du touriste, du vacancier descendant de son camping-car ! Vous nous imaginez vautrés dans des plaisirs et des loisirs qui nous ont ramollis. Eh bien,nous lutterons comme des lions pour lprotéger notre ramollissement […]Chers djihadistes, nous triompherons de vous. Nous vaincrons parce que nous sommes les plus morts. »

                                                               Philippe Muray

La crise que nous traversons en ce début de millénaire va au-delà de l’économique, c’est une crise de valeurs qui remet en cause les fondements mêmes de cette civilisation marchande à l’agonie.. Les individus dédaignant toute transcendance religieuse et toute utopie se trouvent livrés à eux-mêmes, soumis au règne de l’éphémère. Leurs identités en perpétuelle redéfinition n’étant plus cadrées par un moule collectif deviennent volatiles. Cette identité éclatée née avec ce qu’on s’accorde à appeler la seconde modernité pousse l’individu à se chercher sans cesse de nouveaux repères. Chacun se crée son propre récit auquel il adhère et qui lui donne cet élan vital si nécessaire. Or cette quête permanente et ce flottement des repères sont si épuisants qu’ils se traduisent par ce que le sociologue Alain Ehrenberg nomme la fatigue d’être soi (1). Cette difficulté à se définir, à se donner un sens se traduit chez un bon nombre de personnes par un déficit de l’estime de soi. Une faille identitaire qui sera vite récupérée par le management.

En effet, dans le monde du travail, c’est la performance qui vient combler ce vide existentiel. Des travailleurs totalement désolidarisés, ayant rompu tout lien avec le collectif entrent en compétition. Les plus fragiles, incapables de répondre aux exigences et aux normes imposées, sont systématiquement marginalisés et culpabilisés. Ce qui était traditionnellement vécu comme un rapport de force entre groupes sociaux est actuellement vécu comme une tare personnelle. Cette psychologisation de la vie sociale débouche sur ce que Claude Dubar (2) appelle des individualisations négatives. Des désespérés dont le nombre ne cesse de gonfler en ce temps de crise, totalement désorientés ayant perdu tout repère, plongent dans une angoisse existentielle insupportable conduisant souvent au suicide. Selon une étude faite par des chercheurs de l’université de Zurich, publiée par The Lancet Psychiatry, 45000 suicides dus au chômage ont lieu annuellement dans 63 pays. La mort physique se présente comme une concrétisation d’une mort sociale devenue insoutenable. Mais la haine de soi à vite fait de se muer en haine de l’autre. Qui ne se souvient de la tuerie de Nanterre survenue en 2002. Avant de commettre son forfait, Richard Durn écrit une lettre-testament dans laquelle il dit en substance ; « Je vais devenir un serial killer, un forcené qui tue. Pourquoi ? Parce que le frustré que je suis ne veut pas mourir seul, alors que j’ai eu une vie de merde, je veux me sentir une fois puissant et libre ». La mort, ultime remède, se présente comme un acte libérateur, une réminiscence en quelque sorte d’un idéal romantique morbide. Suicides et crimes de masse se multiplient de manière alarmante. Une tuerie de masse par jour aux États-Unis, plus de morts que par le terrorisme un affirme le Nouvel Observateur (3). D’après la chaîne de télévision NBC, 3.046 Américains sont morts dans des attaques terroristes entre 2001 et 2014, alors que pour la même periode 153.000 ont été victimes d’homicides commis gratuitement par des forcenés. Or les médias ne focalisent que sur les attentats terroristes islamistes, une manière comme une autre de conjurer magiquement le mal en l’imputant à une lointaine barbarie. Non, Thanatos est omniprésent, tapi dans le moindre recoin de nos êtres.

Le massacre d’Oklahoma City en 1995 et celui d’Oslo en 2011, pour ne parler que de ceux-là, sont bien là pour nous rappeler qu’une folie meurtrière semble s’emparer sans distinction de l’ensemble de la planète. Ce déni de soi et du monde est la manifestation extrême d’une crise identitaire généralisée. De telles failles identitaires insupportables seront toutefois colmatées dans la précipitation par un mouvement régressif vers les origines. Régionalisme, confessionnalisme, ethnocentrisme sont autant de refuges illusoires où viennent s’engouffrer tous ces laissés pour compte d’un monde complètement déboussolé. L’éclatement est tel que les nations risquent à tout moment d’imploser, ébranlées par la multiplication des revendications séparatistes : écossais au Royaume-Uni, flamands en Belgique, catalans en Espagne, kurdes en Irak… Les clivages ne s’inscrivent plus dans une logique d’antagonisme de classes centré sur « l’avoir » (salaires/plus-value) mais dans une logique d’exclusion où l’affirmation de soi ne vaut que par la négation sinon l’élimination de l’autre en raison de son ethnie ou de sa confession. C’est dans cet ordre d’idées que des  foyers néofascistes éclosent un peu partout en Europe Occidentale et en Europe de l’Est.

Dans le monde arabe, la crise identitaire est d’autant plus profonde qu’elle associe aux effets de l’hypermodernité un sentiment persistant d’humiliation lié à la décomposition et au dépeçage de l’Empire ottoman par les armées coloniales européennes.  Les formations islamistes ont été au départ des mouvements de contestation luttant contre la sécularisation envahissante imposée par l’Occident colonial. Elles revendiquaient principalement le rétablissement du califat et de la juridiction de la Charia. Mais ce mouvement finira par être récupéré par l’empire naissant étasunien au nom d’une « sainte alliance » monothéiste contre un prétendu athéisme bolchevique. En1953, une délégation de notables musulmans est invitée aux États-Unis. Elle est reçue par le président Dwight Eisenhower. Celui-ci s’adresse à ses invités en ces termes : « notre foi en Dieu devrait nous donner un objectif commun : la lutte contre le communisme et son athéisme ». Saïd Ramadan, gendre de Hassan Al-Banna, fondateur du mouvement des « frères musulmans » faisait partie de la délégation. Il sera désormais l’acteur principal de la guerre d’usure menée contre le régime nassérien et contre tous les régimes et courants politiques progressistes du monde arabe. Mais l’embrigadement ne s’arrêta pas là. États-uniens et saoudiens s’emploieront à partir des années 70 à répandre l’extrémisme wahhabite partout dans le monde arabo-musulman. Du Pakistan au Maroc, écoles coraniques, associations caritatives, mosquées, chaînes de télévision se consacraient à coups de milliards de dollars à l’endoctrinement et au recrutement des jeunes djihadistes qui iraient se battre contre les soviétiques en Afghanistan, puis contre les serbes en Bosnie. Une stratégie qui s’avère payante. Une armée sous fausse bannière déterminée et fanatique a pu ainsi provoquer l’implosion de l’URSS et la mise au pas de la Serbie à moindre coût. Il n’en fallut pas plus pour qu’une pareille stratégie ne soit adoptée de manière systématique dans les guerres menées actuellement contre le monde arabe par les Etats-Unis et leurs vassaux. Après l’invasion de l’Irak et l’avènement du « printemps arabe », les djihadistes cessent de diriger leurs armes contre des ennemis extérieurs pour les retourner contre leurs propres pays, leurs propres populations. L’objectif des commanditaires ne se limite plus à ébranler les fondements d’un etat mais consiste à pousser ostensiblement des sociétés entières à l’autodestruction. Ce nouvel art de faire la guerre n’eût été possible sans la conjugaison d’un ensemble de facteurs qui ont aidé à sa mise en oeuvre. En effet, la radicalisation n’aurait jamais atteint de nos jours une telle ampleur n’étant le mal existentiel endémique qui frappe une partie de la jeunesse mondiale associé au développement vertigineux des moyens de communication. A l’opposé des djihadistes des annees 80, formés idéologiquement et militairement, aujourd’hui des jeunes de tout bord se radicalisent en quelques jours, en privé, hypnotisés par leurs écrans. Leur rapide conversion ne se fonde que sur quelques rudiments religieux ; une génération spontanée de terroristes que favorise le terreau fertile des réseaux sociaux sur internet. Le psychanalyste Fethi Benslama (4) pense que les analyses sociologiques globalisantes ne sont pas en mesure de rendre tout à fait compte de la complexité d’un tel phénomène. Il précise que les recruteurs ciblent principalement des jeunes dépressifs souffrant d’un profond déficit narcissique. L’offre de radicalisation, car c’est bien une offre, propose à ces derniers une mission héroïque au service d’une cause sacrée, leurs failles sont alors colmatées comme par magie. Armés d’une pareille prothèse identitaire, ils franchissent le Rubicon… Or, ce vernis islamique dont se griment toutes ces âmes perdues a vite fait de s’écailler, laissant transparaître la pulsion de mort qui n’a cessé de les tourmenter. Le chant de sirène des gourous de la secte wahhabite n’a fait en réalité que décupler leur haine de soi et du monde. Des dizaines de milliers de combattants mi-mercenaires mi-fanatiques venus de plus de quatre-vingt pays dévastent depuis 2011 la partie la moins conciliante du monde arabe. Déferlant de tous les coins et recoins de la planète, de langues et de cultures différentes, ils sont mus par un furieux désir de sacrifice. La mort de soi et des autres se présente comme l’ultime réponse à l’inanité de leur existence. Ce culte de la mort est essentiellement l’expression d’un nihilisme hypermoderne. Selon Bernard Stiegler, cette vague de haine qui secoue le monde est à mettre sur le compte de la disruption (5). Celle-ci consiste en une rupture brutale provoquée par le rythme insoutenable des innovations apportées par les nouvelles technologies. En effet, à chaque fois que dans l’histoire s’opère une révolution technologique, elle s’accompagne de sérieux bouleversements sociaux.

Le World Wide Web avec son milliard de sites internet, ses cinq milliards de smartphones et ses réseaux sociaux vient parachever le travail de désindividuation et de massification entamé depuis quelque décennies par le cinéma et la télévision. C’est dans ce Far West virtuel que le capital, complètement désinhibé, va élire domicile, piétinant sans vergogne les règles sociales les plus élémentaires. Envoûté par ses fétiches évanescents, infantilisé, uniformisé, grégaire, l’individu croule sous le poids d’une double faillite économique et symbolique. Stimulé par un marketing de plus en plus agressif qui vise son inconscient, il s’oriente vers toujours plus de consommation compulsive.  La libido en tant que mécanisme de sublimation et donc d’investissement social cède la place à l’hégémonie des pulsions. C’est ce processus de désublimation qui plonge ainsi le sujet contemporain dans les illusions d’une immédiateté pulsionnelle balançant entre manque et ennui. Tout se passe en effet comme si le consommateur cherchait désespérément à combler une béance qui ne cesse de s’approfondir.  Une totale addiction qui finit par tuer le désir .  Il n’y a rien de plus dangereux que la destruction du désir affirme Bernard Stiegler : c’est la psychose comme fait social massif. Des gens qui souffrent de leur désir, c’est la névrose, des gens qui souffrent de ne plus avoir de désir, c’est la psychose. C’est aujourd’hui un phénomène mondial et de masse, compensé par l’hyperconsommation. Plus cette consommation addictive compense la perte de désir, plus elle entretient cette perte. Un cercle vicieux qui conduit de plus en plus de gens à un total désespoir. Quand l’immédiateté pulsionnelle exclue toute forme d’investissement social que permet la libido, elle ouvre la voie à la pulsion de mort. Quand il n’y a plus rien, ni modèle politique, ni utopie, ni espoir, ni solution, et  que les représentations du possible s’arrêtent, on s’achemine inéluctablement vers la destruction de soi et des autres. Comment expliquer sinon cette obsession du suicide et du massacre qui caractérise notre époque ? Quand le norvégien Adreas Bri trucide de sang froid 76 jeunes, quand l’allemand Andreas Lubitz s’écrase avec son avion entraînant avec lui la mort de 149 personnes, quand un sexagénaire américain se donne la mort après avoir ,massacré à Las Vegas une soixantaine de ses compatriotes et en avoir blessé plus de cinq cents, quand les tueries perpétrés par l’armée birmane provoquent l’exode massif de la minorité musulmane des Rohingya, quand de jeunes européens de souche ou d’origine maghrébine se transforment soudainement en coupeurs de têtes, on est frappé par la convergence des obsessions mortifères qui animent des gens aussi différents. Cette hantise morbide de l’épuration vise non seulement l’ethnique et le confessionnel, mais cible l’ensemble de la société et prend l’allure d’une guerre de tous contre tous. Cette aspiration à la destruction de tout, autant par haine de l’autre que par dégoût de soi ne peut avoir pour nom que le nihilisme.

Ce désespoir généralisé, reflet d’un monde en plein désordre économique, social et symbolique marque l’échec cuisant de l’idéologie du progrès et de l’économie néolibérale (7). Nous nous trouvons aujourd’hui pris dans le tourbillon d’une crise du sens où tous les repères semblent perdus. La mise à mort du salariat due à l’introduction des nouvelles technologies dans les circuits de production pousse des masses de plus en plus importantes de chômeurs au désespoir le plus total. En même temps, face à la réduction de leur part de la plus-value, les investisseurs préfèrent se tourner vers la spéculation financière. Ils ne font en fait qu’ajourner la crise par toutes sortes de subterfuges qu’offre l’économie fictive. Incapable de reconnaître sa stérilité, le capital invente la chimère du crédit et de l’endettement, s’adonnant ainsi à une autophagie délirante. La crise de 2008 n’a finalement servi à rien et l’automate poursuit malgré tout sa course insensée. A l’anomie hypermoderne de ce début de siècle répond le nihilisme dévastateur de tous ces laissés pour compte d’un ultraliberalisme de plus en plus envahissant. Ainsi nihilisme et néolibéralisme ne cessent de soumettre le monde à leur furie anomique. Cette descente aux enfers devient d’autant plus préoccupante lorsque de toute part, des scientifiques affirment que la Terre est entrée depuis un bon moment dans une nouvelle ère géologique : l’anthropocène. En effet, l’homme a modifié son environnement à un point où il ne lui serait prochainement plus possible de survivre. Or, selon le sociologue Andeas Malm, ce ne serait pas l’activité humaine en soi qui menace de détruire notre planète, mais bien l’activité humaine telle que mise en forme par le mode de production capitaliste. Nous ne serions donc pas à « l’âge de l’homme » comme le sous-tend le concept d’Anthropocène, mais bien à « l’âge du capital » (8). Pour de nombreux spécialistes, l’humanité doit impérativement sortir au plus vite du capitalocène, si elle tient à sa pérennité.

Face à toutes ces impasses, le monde s’engage dans un mouvement régressif généralisé. C’est comme si depuis l’implosion de l’URSS la nature reprenait tous ses droits. Le dépérissement de l’tat-Providence et le retour progressif du capitalisme sauvage du 19ème siècle constituent une tentative désespérée de remettre sur pied une économie de marché chancelante. Le démantèlement de la Yougoslavie pendant les années quatre vingt dix ouvre un nouveau cycle de guerres sanglantes mettant à feu et à sang les Balkans, l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, la Syrie, le Yemen et le reste suivra probablement… Le dépeçage de l’ex-URSS a permis de son côté l’encerclement de la Russie alors que les intrusions de plus en plus hasardeuses, de plus en plus risquées de l’armée américaine en mer de Chine méridionale visent l’étranglement de l’Empire du Milieu. Une ruée vers l’Est qui s’inscrit dans la continuité des 200 guerres livrées depuis 1945 par l’Occident afin de maintenir son hégémonie sur l’ensemble planétaire avec près de 41 millions de morts et des centaines de millions de blessés et de déplacés. Cette ruée vers l’Est fait penser aux théories géopolitiques d’un Mackinder ou d’un Spykman, le premier croyait que celui qui contrôlerait le Heartland (l’Eurasie) dominerait le monde, le second pensait au contraire que le contrôle du Rimland (Europe Occidentale, Moyen Orient, Chine) permettrait cette domination. Si Hitler en envahissant l’Union Soviétique pendant la deuxième guerre mondiale s’inspirait de la théorie de Mackinder, Roosevelt adhérait quant à lui à la thèse de Spykman. Les stratèges états-uniens actuels, plus gourmands, visent à la fois le Heartland et le Rimland. Une pareille fureur expansionniste s’inscrit dans le continuum historique d’une modernité conquérante dont les Lumières ne cessent depuis deux siècles d’embraser le monde.

En ce début de millénaire une guerre mondiale qui ne dit pas son nom est en train de ravager le Moyen-Orient. Alors que les guerres inter-étatiques européennes avaient pour objectif la consolidation des États-Nations, les conflits intraétatiques actuels visent au contraire la dislocation des nations. Des guerres fratricides déchirent depuis des années des régions entières de l’Asie et de l’Afrique. En Europe, après l’implosion de  l’URSS et de la Yougoslavie le phénomène semble toucher même des pays occidentaux tels que l’Espagne ou encore l’Ecosse. L’État-Nation que Hegel plaçait au summum de l’Histoire serait-il donc tombé en désuétude sous les coups de boutoir de la mondialisation ? Il faut dire que la globalisation d’un côté et le dépérissement de l’État-Providence de l’autre ont fini par ébranler ce modèle politique. Or, pour le politologue J. F. Bayart (9) croire que les États-Nations sont de plus en plus repliés sur eux-mêmes, se désagrégeant face à une mondialisation envahissante n’est que pure illusion. Au contraire, depuis deux siècles les États-Nations ne font que proliférer au fur et à mesure de l’extension du marché mondial. Cette universalisation de l’état-nation résulte de la décomposition de l’empire austro-hongrois, de l’empire ottoman ainsi que des empires coloniaux britannique et français. Le passage d’un monde d’empires tolérant la diversité à un système international d’états-nations imposant aux peuples l’unité culturelle a complètement bouleversé les relations internationales. Du Printemps des Peuples au 19ème siècle au Printemps Arabe actuel, la globalisation se présente comme une triangulation entre trois processus synergiques : l’intégration d’un certain nombre de marchés, l’universalisation de l’état-nation et la montée des identitarismes. L’État n’est nullement la victime de la globalisation, il en est plutôt le produit et l’outil répressif, la définition ethno-confessionnelle de la citoyenneté dont la purification ethnique est le mode opératoire en est l’expression idéologique majeure. Bayart qualifie cette triangulation de matrice nationale-libérale, nationale pour le petit peuple, libérale pour les riches. C’est au moyen d’un tel oxymore que les élites réussissent à mystifier et à manipuler les masses en exaltant leurs fantasmes identitaires. Tel était le cas du peuple allemand sous le règne du national-socialisme. Fragilisés par leur ethnocentrisme séculaire, abusés par une Armada de médias-mensonges, une partie de plus en plus importante des peuples occidentaux se laisse encore une fois prendre au piège. Après un répit de quelques décennies marquées par des clivages sociaux et politiques autour de valeurs de liberté et d’égalité, voilà que ressurgissent les vieux démons du fascisme. Pour l’historien Enzo Traverso, les nouveaux visages du fascisme sont une réponse régressive dans un monde désenchanté en panne d’utopies, qui se nourrit de promesses fantasmées d’un passé mythifié. C’est selon cette logique que Sionisme chrétien, sionisme religieux juif et wahhabisme ne cessent depuis des décennies d’incarner cette régression mythifiée en promouvant l’idéologie de la fin des temps. De plus en plus d’adeptes de l’eschatologie ont tendance à se considérer comme le dernier bastion des témoins de Dieu dans une humanité en perdition. Seul le retour du Messie est en mesure de faire régner la paix et la prospérité une fois le monde purifié du mal qui l’habite. C’est ainsi que sortis tout droit des Écritures, les cavaliers de l’apocalypse s’emparent avec fracas du réel et partent chacun de son coté à la chasse de son antéchrist. Si les sionistes juifs et chrétiens s’emploient depuis plusieurs décennies à vider La Palestine de ses habitants pour créer leur « Terre Promise », Daech et ses avatars massacrent de leur côté irakiens, syriens, yéménites et libyens pour préparer à l’avènement de l’apocalypse. L’idéologie de l’épuration ethnoreligieuse s’empare par ailleurs des néo-fascistes européens qui font du musulman leur bouc émissaire du moment. On est en réalité en présence d’une sorte de  front uni sioniste-wahhabite-néo-fasciste qui vise tout simplement  la dislocation du monde arabe, les quelques attentats perpétrés  en Europe ne sont là que pour mieux brouiller les pistes et susciter la peur. Cette stratégie du chaos que l’Occident n’a cessé d’asseoir semble aujourd’hui atteindre son point culminant. En effet, le catastrophisme apocalyptique ne cesse de prendre de l’ampleur avec la montée en puissance de la nébuleuse évangélique. C’est la religion qui connaît la plus forte progression dans le monde. Le nombre des adeptes dépasse actuellement le demi-milliard. Dans un pays comme la France, les évangéliques sont passés de 50 000 fidèles en 1950 à 600 000 aujourd’hui. Prosélytes, ils n’hésitent pas à utiliser les techniques du marketing pour convaincre, leurs cultes aux allures de show galvanisent la foule et rapprochent des gens qui fuient  leur solitude et leur vide existentiel. Le phénomène semble gagner le monde entier et s’implante même dans des contrées lointaines telles que l’Afrique, le Moyen-Orient, la Chine et l’Inde, si bien que certains penseurs n’hésitent pas à parler d’un réenchantement du monde. Or, lorsqu’on y regarde de plus près, on s’aperçoit que cette communion avec l’Eternel à travers la musique, la danse et la fraternité joyeuse n’est là que pour mieux cacher la nature ô combien sombre de ce courant religieux. Un prosélytisme virulent anime cette secte pressée d’évangéliser le maximum d’humains avant la bataille finale  d’Armageddon. Après avoir eu raison des théologiens de la libération en Amérique latine, les évangéliques conduisent aujourd’hui une double offensive contre les catholiques et contre les musulmans. Ils fournissent désormais le principal encadrement politique aux États-Unis et étendent leur influence dans le monde via leur armada de missionnaires. Une véritable multinationale de la manipulation religieuse qui en tant que telle développe des stratégies de marketing et de conquête. L’instrumentalisation de l’évangélisme au côté du wahhabisme constitue actuellement l’élément central de la politique étasunienne au Proche-Orient. Les médias occidentaux qui ne cessent d’accuser les islamistes de tous les maux, restent absolument discrets sur les agissements sordides des missionnaires évangéliques dans le monde arabe.  Les évangéliques, qui s’inscrivent dans le mouvement des Chrétiens sionistes, prétendent que la création d’Israel est l’accomplissement de la prophétie biblique annonçant le retour du Messie. Ils se donnent ainsi pour mission l’épuration ethno-confessionnelle de la Palestine historique pour la repeupler de juifs ramenés des quatre coins de la planète à coups de milliards de dollars.  Pour ces adeptes de la fin des temps il n’y a ni solution à deux États, ni même l’ombre d’un palestinien foulant leur prétendue « Terre Promise ». Ils continuent au mépris de tous d’injecter des sommes colossales pour poursuivre la colonisation de la Cisjordanie. Leurs tentatives d’évangélisation du monde arabe vise en particulier les minorités chrétiennes mais aussi certaines communautés musulmanes dont les origines ethniques pourraient servir à des projets sécessionnistes et anti-arabes : c’est le cas avec les kurdes d’Irak et de Syrie, mais aussi avec les Kabyles et les Berbères en Algérie et au Maroc. Bien entendu, cette action de prétendue évangélisation encouragée, financée et protégée par le gouvernement de Washington, ne vise en réalité que la déstabilisation et l’affaiblissement des pays arabes. Ainsi derrière ce rideau de fumée fait d’émotions, de miracles et d’exorcisme, le messianisme des évangéliques ne cesse  de prospérer, multipliant  le nombre de ses adeptes, tous ces laissés pour compte d’un néolibéralisme. en plein délire.

En ces temps du réenchantement factice, messianisme kabbalistique et évangélisme, tous les deux apocalyptiques, s’en vont en guerre contre arabes et musulmans pour hâter la venue du Messie. Il faut cependant préciser qu’au moment de la création d’Israel, le sionisme était politique, c’est seulement après la guerre des 6 jours que le sionisme religieux juif, en sommeil depuis le début du 19ème siècle, s’est subitement réveillé entraînant à sa suite l’éveil du sionisme chrétien. C’est ainsi que pendant le premier congrès sioniste chrétien qui a eu lieu à Bâle en 1985, 600 délégués chrétiens de vingt pays différents ont appelé à reconnaître l’aspect prophétique de la création de l’état d’Israel. Le congrès a appelé par ailleurs à reconnaître Jérusalem comme ville éternelle offerte par Dieu au peuple juif. Ainsi fut scellée la sainte alliance des deux peuples élus, annonçant le commencement de la nouvelle ère judéo-chrétienne. Aujourd’hui, l’AIPAC et les églises évangéliques sont si puissants qu’ils tiennent toute la classe politique étasunienne en otage. La situation est telle qu’on finit par se demander si vraiment on a affaire à une démocratie ou alors à une théocratie déguisée. À partir des années soixante-dix le poids de l’électorat évangélique est tel que des présidents comme Reagan, Bush ou alors Trump n’auraient jamais atteint la magistrature suprême sans le soutien de ce mouvement sioniste chrétien. Reconnaissant ou alors par crainte, défiant le monde entier, Trump reconnaît Jérusalem comme capitale éternelle de l’état d’Israel ! Et pourquoi pas comme capitale planétaire du nouvel ordre mondial comme le propose Jacques Attali !  Comme pour narguer les palestiniens, le président étasunien choisit de transférer son ambassade à Jérusalem le 14 mai, jour anniversaire de la Nakba.  Et pour fêter l’heureux événement, la soldatesque sioniste s’est amusée à tirer comme des lapins de jeunes manifestants à Gaza, tuant plus de soixante personnes et blessant plus de 2700. Un vrai carnage ! Il faut dire que depuis plus de trente ans, la géopolitique occidentale semble s’embourber jusqu’au cou dans les mythes messianiques. Le choc de civilisations n’est en fait que la concrétisation des prophéties messianiques où sionistes juifs et sionistes chrétiens tiennent le beau rôle. Il ne reste alors qu’à donner corps à l’antéchrist. C’est le wahhabisme, cette hérésie schismatique devenue l’idéologie des égorgeurs de Daech qui a été choisi pour remplir cette sale tâche. Sa mission principale est d’éclabousser l’islam. Depuis les années soixante-dix, des troupes wahhabites formées, encadrées, financées et armées par les Etats-Unis et leurs vassaux du Golf constituent l’armée sous fausse bannière qui a servi à précipiter la chute de  l’Union Soviétique  et qui ne cesse de dévaster depuis 2011 l’Irak, la Libye, la Syrie et le Yemen. Le wahhabisme qui a enfanté les Ikhwan,vAl-qaïda et Daech n’est pas un simple rigorisme ni un puritanisme ni même une pétrification de la foi musulmane, mais une dogmatique exclusiviste, dénué de toute spiritualité, qui fait de  la violence une dimension structurelle. Ceux qui s’écartent de la doctrine sont accusés soit de mécréance  soit d’apostasie,  donc passible de mort.  Cette idéologie rappelle à bien des égards la réforme protestante. Cromwell, au 17ème siècle, l’Ancien Testament à la main, massacrait catholiques irlandais et écossais, détruit les églises et assassine les prélarts pour imposer sa nouvelle religion. Les deux courants se rejoignent par ailleurs sur un certain nombre de croyances : littéralité du texte sacré, iconoclasme, destruction des vestiges, rejet des traditions et même des institutions. Le wahhabisme tout comme le protestantisme s’inscrivent sans doute dans ces soubresauts que connaît l’humanité à chaque fois qu’elle se trouve confrontée à une crise de sens. L’idéologie wahhabite, loin d’être une radicalisation de l’islam, en est au contraire la négation. Ce violent mouvement nihiliste religieux a été  instrumentalisé par les britanniques pour mener une guerre d’usure contre un empire  ottoman à l’agonie. Les wahhabites passeront ensuite sous contrôle étasunien à la fin de la première guerre mondiale avec la création de l’état arabe-saoudien.

Djihadistes, c’est avec ce qualificatif que les occidentaux gratifiaient les wahhabites pendant la guerre sovieto-afghane. Aujourd’hui, ces mêmes wahhabites sont chargés de tout une autre mission, celle de dévaster à la fois le monde arabe et de pervertir l’image que le monde occidental se fait de l’Islam, une image déjà suffisamment ternie par plus d’un siècle de colonisation et par les fantasmes dégradants des orientalistes. C’est ainsi que les preux djihadistes se sont subitement métamorphosés en criminels pervers : lapidations, décapitations, immolations par le feu, égorgements…autant de raffinements puisés dans leur livre de chevet : « La gestion de la barbarie ». Voilà que se concrétise enfin ce fameux choc des civilisations : d’un côté une armée de tueurs sous fausse bannière islamique, de l’autre toute l’armada médiatique que les puissances occidentales ont consacrée au dénigrement et à la diabolisation de l’Islam.  Or, pour le politologue Olivier Roy (10), toute cette cruauté n’est nullement la conséquence d’une radicalisation de l’Islam comme on le laisse souvent entendre mais plutôt d’une islamisation de la radicalité. Victimes d’un nihilisme générationnel, des jeunes en rupture totale avec leurs familles et leur milieu, souffrent de ce que l’historien François Hartog (11) nomme le Présentisme, ce régime d’historicité qui abolit tout lien avec le passé et toute projection dans le futur, enfermant ainsi l’individu dans un présent sans issue. Face à un monde stérile, incapable de produire du sens, de plus en plus de jeunes plongent dans un nihilisme destructeur.  Des crimes insensés ponctuent notre quotidien un peu partout sur la planète. Lorsqu’on regarde du côté des États-Unis, on est frappé par la fréquence des crimes de masse qui ensanglantent ce pays. Des attentats tout aussi absurdes qu’odieux visent écoles, universités, boîtes de nuit… mais que les médias ont vite fait de jeter dans les oubliettes des faits divers. A ce nihilisme générationnel fait écho un nihilisme encore plus destructeur, le nihilisme millénariste. C’est parmi les nihilistes générationnels que les sectes sioniste, évangélique et wahhabite, toutes millénaristes, viennent recruter leurs adeptes.  DAECH, devenu EI (Etat Islamique) n’a en fait rien d’un état et rien d’islamique, ce n’est qu’un conglomérat de mercenaires et de nihilistes qui pensent que leur propre mort est un signe avant-coureur de l’apocalypse, un présage de la fin des temps. Fasciné par la mort de soi et des autres, l’EI n’est pas comme l’insinuent les médias occidentaux, un projet de restauration du califat mais une entreprise de démolition, d’anéantissement du monde arabe simplement parce qu’il s’est trouvé là où il ne fallait pas, tout comme d’ailleurs les peaux rouges ou encore les aborigènes … Mais ne dit-on pas que l’arrivée du Machiah sera nécessairement précédée des douleurs de l’enfantement ! Il semble que la fin des grands récits a complètement déboussolé une humanité qui n’a rien trouvé d’autre que de replonger dans les profondeurs abyssales de ses mythes. Nous voilà donc témoins de la renaissance de l’homme véritable longtemps enfoui sous la modernité, un homme rendu à son essence première d’Homo religiosus comme le souligne Georges Corm (12). L’identitarisme ethno-confessionnel, plutôt ethnique avec le national-socialisme, vire actuellement au confessionnel avec le national-libéralisme. En instrumentalisant des sectes extrémistes, apocalyptiques, tous ces marchands d’illusions identitaires seront les premiers surpris par l’ampleur catastrophique de leur choc des civilisations. Si pendant la deuxième guerre mondiale les russes ont mis fin à la démence nazie, qui saura arrêter aujourd’hui cette folie messianique qui incendie le monde arabe mais qui ne manquera pas de s’étendre. Les risques d’une déflagration généralisée sont grands surtout lorsqu’on sait qu’ Israël, dirigé par des sionistes religieux fanatiques, est en possession  de plus de 150 bombes nucléaires et de 6 sous-marins nucléaires.

Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaitre, et dans ce clair-obscur surgissent les monstres disait Gramsci. Or avec des Donald Trump,  des John Bolton, des Mike Pompéo ce nouveau monde risque bien de ne jamais voir le jour. En moins de deux ans de pouvoir le président étasunien a quitté de manière unilatérale des accords internationaux relatifs au climat, au commerce, au nucléaire iranien ou encore au statut de Jerusalem, mettant ainsi en péril le fragile équilibre mondial. Trump n’est au fait ni un original ni un déviant comme on peut l’imaginer, il s’inscrit plutôt dans le continuum de cette stratégie du choc qui a fait les beaux jours du néolibéralisme et qui atteint aujourd’hui son stade ultime. Les Etats-Unis qui ne cessent de fantasmer à propos de leur empire unipolaire ne sont en réalité qu’un état-nation, un gros état-nation qui se débat dans ses contradictions d’état-nation et qui possède suffisamment de force et de violence pour dominer et pour détruire mais rien pour rassembler.

Fethi Gharbi

1) Alain Ehrenberg , La fatigue d’être soi. Dépression et société.

2) Claude Dubar : La crise des identités

3)http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20151002.OBS6923/une-tuerie-de-masse-par-jour-aux-etatis-unis-plus-de-morts-que-par-le-terrorisme.html

4) Fethi Benslama : Un furieux désir de sacrifice

5) Bernard Stiegler : Dans la disruption, comment ne pas devenir fou!

6) Grandeur thermodynamique exprimant le degré de désordre de la matière

7) voir l’article : De l’art de gouuverner le monde https://www.legrandsoir.info/de-l-art-de-gouverner-le-monde.html

8) http://revuelespritlibre.org/anthropocene-ou-capitalocene-quelques-pistes-de-reflexion

9)  Jean François Bayart :  L’immpasse national-libérale

10) Olivier Roy : Le Djihâd et la mort

11) François Hartog :  Régimes d’historicité. Présentisme et expériences du temps

12)  Georges Corm : La question religieuse au XXI ème siècle

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Fethi Gharbi

Confession d’un Renégat

20 Mar

Résultat de recherche d'images pour "Alexandre Zinoviev"Je reconnais à chaque personne la même capacité de souveraineté de gouvernance, qu’à moi-même. Je traite les gens non pas en fonction de leur rang, de leur richesse, de leur gloire, de leur utilité pour moi, mais de la mesure avec laquelle leur « moi » et leur âme sont développés, et de leur comportement dans la société.


Choisis un chemin libre ou que d’autres n’empruntent pas. Va aussi loin  que possible le long de ta propre voie. Si beaucoup ont emprunté ce chemin là, changes-en, car ce chemin est pour toi mensonger.

En matière de créativité, l’essentiel n’est pas le succès, mais le résultat. Évalue-toi en fonction de ce que tu as apporté de nouveau à cette sphère de créativité. Si tu sens que tu ne peux faire quelque chose de nouveau et d’important, quitte cette sphère et passe à une autre, sans considération de tes pertes.

Désirer le plaisir pour le plaisir est une maladie caractéristique de notre époque. Si tu parviens à résister à cette épidémie, tu comprendras en quoi consiste le véritable plaisir de vivre, dans le fait même de la vie. Et pour cela, la simplicité, la clarté, la modération, la santé mentale, sont en bref les phénomènes de la vie les plus simples, mais maintenant les plus inaccessibles. Exclusion faite de la lutte pour les avantages de la vie en tant que but de la vie, le seul moyen d’y  parvenir est de développer le monde spirituel, et une culture de commerce spirituel avec autrui.

La satisfaction est le résultat de la victoire sur les circonstances. Le bonheur résulte d’une victoire sur soi-même.

Ne force pas les autres. La violence contre les autres n’est pas un signe de volonté. Seul l’exercice de la force sur soi-même est volonté.

Ne fais rien d’illégal. Ne participe pas au pouvoir. Ne participe pas aux spectacles du pouvoir. Ignore tout ce qui est officiel. N’entre pas en conflit avec les autorités de ta propre initiative, mais n’y cède pas. Et dans tous les cas, ne divinise pas le pouvoir. Les autorités ne sont pas crédibles même lorsqu’elles s’efforcent de dire la vérité et de faire le bien.

Ne rejoins pas les partis, les sectes, les syndicats. N’adhère pas aux actions collectives. Si la participation est inévitable, participes-y comme une unité autonome, ne succombe pas aux humeurs ni aux idéologies de la foule, agis en vertu de convictions personnelles. Fais en une affaire personnelle, et non celle d’autrui. N’agis pas au nom de quelqu’un d’autre.

S’il te faut choisir entre être et réputation, privilégie l’être. Résiste au pouvoir de la gloire et de la notoriété. Il vaut mieux être sous-évalué que surévalué. Ne cède pas à l’opinion de masse, aux passe-temps de masse, aux goûts et aux modes. Développe tes goûts, tes opinions, ton chemin.

Sois un bon membre de l’équipe, mais ne t’y dissous pas. Ne fais pas de la vie du collectif ta vie personnelle. Évite la carrière. Si elle se fait contre ta volonté, arrête-la, car sinon elle détruira ton âme.

Ne sois pas malade. Soigne-toi seul. Évite les médecins et les médicaments. Si tu veux garder ton corps jeune, prends soin de la jeunesse de l’esprit. La jeunesse éternelle est avant tout un état d’esprit. La vie peut être construite de telle manière que le vieillissement physique devienne quelque chose de naturel, sans causer l’horreur de la vieillesse et de la mort.

Mon système enseigne comment faire face à la solitude en étant pleinement armé, comme une norme, contre ce qui est inévitable, comme une condition qui a ses indéniables mérites : indépendance, détachement, contemplation, mépris de la perte, acceptation de la mort.

Il faut vivre dans un état d’acceptation constante de la mort. Chaque jour, tu dois vivre comme s’il était le dernier. Essaie de faire en sorte que ta vie se termine pour qu’après toi, il ne reste plus rien. Essaie de partir de sorte que personne ne remarque ton départ, et que les gens ne soient pas fâchés d’apprendre que tu as laissé des ordures derrière toi, et qu’il faille nettoyer le monde après ton séjour.

Alexandre Zinoviev

Liens

Quand Alexandre Zinoviev dénonçait la tyrannie mondialiste et le totalitarisme démocratique. Entretien 1999 ( https://editionsmariquita.wordpress.com/2019/03/20/alexandre-zinoviev-entretien-1999/ )

Traduit du Russe par Carpophoros pour le Saker Francophone

 

El capitalismo ha fracasado, ¿qué viene a continuación?

10 Mar

Casi al terminar las dos primeras décadas del siglo XXI, es evidente que el capitalismo ha fracasado como sistema social. Hoy el mundo está inmerso en el estancamiento económico, la financiarización, el desempleo masivo, el subempleo, la precariedad, la pobreza, el hambre, y la desigualdad más extrema de la historia. Desde el punto de vista ecológico vivimos una planeta amenazado por una “espiral de muerte.” (1)

index

La revolución digital, el mayor avance tecnológico de nuestro tiempo, que en sus inicios fue una promesa de comunicación libre se ha transformado en un poderoso medio de vigilancia y control de la población. Las instituciones de la democracia liberal están a punto de colapsar, mientras que el fascismo, la retaguardia del sistema capitalista, está de nuevo en marcha, junto con el patriarcado, el racismo, el imperialismo y la guerra.

Decir que el capitalismo es un sistema fallido no es, por supuesto, sugerir que su ruptura y desintegración es inminente. (2) Sin embargo, significa – que en el presente siglo- el capitalismo ha dejado de ser un sistema necesario para transformarse en un régimen innecesario y destructivo. Hoy, más que nunca, el mundo se enfrenta a la elección entre “la transformación revolucionaria de la sociedad o la ruina de las clases en pugna” (3).

Las indicaciones de este fracaso están en todas partes.

Los llamados mercados libres están obstruyendo la inversión productiva y la especulación financiera trae consigo burbujas que explotan inevitablemente. (4)

Una creciente desigualdad en los ingresos y la concentración de la riqueza ha degradado de las condiciones materiales de la gran mayoría. (Los salarios reales para los trabajadores en los Estados Unidos apenas se han movido en cuarenta años, a pesar del aumento constante de la productividad). (5)

La intensidad del trabajo ha aumentado, mientras que la seguridad en las faenas son sistemáticamente eliminadas. Los datos de desempleo ya no tienen sentido debido al subempleo institucionalizado. (6) Los sindicatos son meras sombras del pasado. El capitalismo ha conseguido un control arbitrario de los lugares de trabajo. Con la desaparición de las sociedades de tipo soviético, la socialdemocracia en Europa ha fenecido en manos de la ideología del “libre mercado” (7).

La plusvalía obtenida por las corporaciones multinacionales – en las regiones más pobres del mundo – está produciendo una acumulación de riqueza financiera sin precedentes en el centro de la economía mundial y una extendida pobreza en el mundo de la periferia, (8). (Alrededor de 21 billones de dólares de fondos offshore se esconden en paraísos fiscales (principalmente en el Caribe) creando “un refugio fortificado de las grandes finanzas”). (9)

Los monopolios tecnológicos impulsados ​​por la revolución de las comunicaciones, junto con el dominio del capital financiero y los activos especulativos (con sede en Wall Street) contribuyen de forma permanente al enriquecimiento del “uno por ciento”. Cuarenta y dos multimillonarios disfrutan de tanta riqueza como la mitad de la población mundial; los tres hombres más ricos de los Estados Unidos, Jeff Bezos, Bill Gates y Warren Buffett, tienen más riqueza que la mitad de la población de su país. (10)

En todas las regiones del mundo, la desigualdad ha aumentado considerablemente en las últimas décadas. (11) La brecha en el ingreso per cápita, entre las naciones más ricas y las más pobres, crece apresuradamente. (12) El 60 por ciento de la población empleada del mundo, unos dos mil millones de personas, trabajan en un sector informal empobrecido, formando un enorme proletariado global. El ejército de reserva del trabajo es un 70 por ciento más grande que el ejército de trabajadores formalmente empleados. (13)

La asistencia sanitaria, la vivienda, la educación, el agua y el aire limpio están fuera del alcance de grandes sectores de la población. En los países ricos de América del Norte y de Europa el transporte se ha vuelto insostenible, con niveles irracionalmente altos de dependencia del automóvil y con una pasmosa falta de inversión en el transporte público.

Las estructuras urbanas se caracterizan por la gentrificación y la segregación; en las ciudades se construye para favorecer a la población acomodada, mientras se margina a amplios sectores ciudadanos. Alrededor de medio millón de personas (la mayoría de ellos niños) no tienen hogar en los Estados Unidos. (14) Nueva York está experimentando una gran infestación de ratas, atribuida al calentamiento global, lo que refleja otras de las tendencias que afectan a todo el mundo.(15)

En los países de altos ingresos, la esperanza de vida está en pleno declive; hay un resurgimiento de las enfermedades – de la época victoriana – que esta directamente relacionada con la pobreza y la explotación. En Gran Bretaña, la escarlatina, la tos ferina, la tuberculosis y el escorbuto han vuelto emerger después de haber desaparecido por décadas. La llamada enfermedad pulmonar negra ha vuelto con fuerza en las minas de carbón en todo el norte rico. (16)

El uso excesivo de antibióticos, utilizados por la industria pecuaria y agrícola, está provocando una peligrosa resistencia a los antibióticos. Para mediados de siglo las muertes por la aparición de las súper-bacterias podrían superar las muertes anuales por cáncer, lo que ha llevado a la Organización Mundial de la Salud a declarar una “una emergencia sanitaria mundial” .(17) Definitivamente, esta espiral destructiva de la vida es el resultado del funcionamiento de un sistema fracasado. (Frederick Engels lo llamó “asesinato social”, en su libro La Formación de la Clase Obrera en Inglaterra). (18)

A instancias de corporaciones gigantes, fundaciones filantro-capitalistas y gobiernos neoliberales, la educación pública se está reestructurando con la implementación de la Inteligencia Artificial. Este mecanismo está generando bases de datos entre la población estudiantil, para comercializarlos y venderlos al mejor postor. (19) La privatización de la educación está pensada para alimentar la sumisión al mercado. En la practica estamos viviendo la burda filosofía utilitaria dramatizada en la novela “Los tiempos difíciles” de Charles Dickens. (20)

En los Estados Unidos muchas de los colegios más pobres y racialmente segregados son “escuelas del delito” (21). Más de dos millones de personas están tras las rejas. Los Estados Unidos tienen la tasa de encarcelamiento más alta del mundo. La población que hay en prisión es casi igual a la población de Houston, la cuarta ciudad del país. Los afroamericanos y los latinos constituyen el 56 por ciento de los encarcelados. Tanto negros, hispanos y nativos americanos tienen casi tres veces más probabilidades de morir por un disparo de la policía. (22)

La violencia contra las mujeres y la expropiación de su trabajo no remunerado (así como la sobre-explotación del trabajo remunerado) son parte integral de la forma en que se organiza el poder patriarcal en la sociedad capitalista, y de cómo se trata de dividir, en lugar de unificar a la población trabajadora. Más de un tercio de las mujeres en todo el mundo han sufrido violencia física o sexual. Los cuerpos de las mujeres son mercantilizados como parte del sistema de mercado. (23)

La propaganda de los medios masivos se ha fusionado con un sistema de publicidad basado en los medios sociales, concentrando como nunca el dinero y el poder en manos de tres o cuatro gigantes tecnológicos. Con las modernas técnicas de mercadotecnia y vigilancia de masas las grandes empresas dominan todas las interacciones digitales, adaptando sus mensajes sin ningún tipo de control. Diariamente se generan “noticias falsas” en todos los ámbitos. (24) Han nacido numerosas empresas que se dedican a manipular tecnológicamente a los votantes (en todo el mundo) subastando sus servicios a los partidos políticos capaces de pagar este tipo de manipulación. (25)

La eliminación de la neutralidad de la red ha permitido una mayor concentración y control sobre toda Internet por parte de los monopolios proveedores de estos servicios. Las elecciones son presa del “dinero oscuro” no regulado que procede de las corporaciones y de la clase multimillonaria. Estados Unidos, aunque se presenta como la principal democracia del mundo, “tiene sólo una apariencia democrática pero un contenido profundamente plutocrático” (Paul Baran y Paul Sweezy en El Capital Monopolista). (26)

Con la administración de Trump – siguiendo una tradición establecida hace mucho tiempo- el 72 por ciento de los miembros de su gabinete provienen de los escalones corporativos más altos, mientras que otros han sido elegidos por el ejército. (27)

La guerra, diseñada por los Estados Unidos  y otras potencias importantes, se ha hecho permanente en regiones petroleras estratégicas y amenaza con convertirse en un conflicto termonuclear global. Durante el gobierno de Obama, Estados Unidos participó en guerras, atentados y bombardeos en siete países diferentes: Afganistán, Irak, Siria, Libia, Yemen, Somalia y Pakistán. (28) Washington ha vuelto ha utilizar la tortura y los asesinatos como instrumentos contra individuos, países y sociedades enteras, que son arbitrariamente calificadas de terroristas.

Este último tiempo se está articulando una nueva Guerra Fría y una carrera de armamentos nucleares entre los Estados Unidos y Rusia, mientras Washington pone todos los obstáculos posibles al crecimiento de la nación china. La administración Trump ha creado una nueva Fuerza Espacial como una rama separada del ejército en un intento por asegurar su superioridad con la militarización del espacio.

Una prestigiosa revista de los Científicos Atómicos han hecho sonar las alarmas por el aumento del peligro de una guerra nuclear y por la desestabilización del clima, colocando el “reloj del fin del mundo a dos minutos para la medianoche”, el más cercano desde el año 1953. (29)

Estados Unidos impone sanciones económicas cada vez más severas a países como Venezuela y Nicaragua, a pesar de sus elecciones democráticas, o debido a ellas. Las guerras comerciales y de divisas son promovidas activamente por los Estados centrales del sistema capitalista, mientras se levantan murallas racistas contra la inmigración en Europa y los Estados Unidos.

Unos 60 millones de refugiados y personas desplazadas huyen de países devastados por el hambre y la guerra. Las poblaciones migrantes ha aumentado a 250 millones, y las que residen en países de altos ingresos constituyen más del 14 por ciento de sus poblaciones. Mientras los países ricos amurallan sus islas de privilegios (30) más del 10 por ciento de la población mundial, padecen desnutrición crónica. (31) Alrededor de cuarenta millones de estadounidenses (uno de cada ocho familias) – incluidos casi trece millones de niños- padecen de inseguridad alimentaria y crece la producción de alimentos tóxicos y de baja calidad. (32)

Los pequeños agricultores están siendo expulsados ​​de sus tierras por el agro-negocio, el capital privado y los fondos soberanos, en un proceso mundial que constituye el mayor desplazamiento de personas en la historia. (33)

El hacinamiento urbano y la pobreza es tan grave que ahora uno puede referirse razonablemente a un “planeta de ciudades miseria”. (34) Junto al despojo de los pequeños propietarios el mercado mundial de la vivienda sigue una curva al alza desmesurada producto de la especulación.(Se estima que tendrán un valor $ 163 billones de dólares; el oro extraído en toda la historia está estimado en $ 7.5 billones). (35)

La época antropocena, iniciada por la gran aceleración de la economía (después de la Segunda Guerra Mundial) ha generado el cambio climático y la acidificación del océano. Se ha puesto en marcha la llamada sexta extinción con la desaparición de bosques, contaminación tóxica, química, radioactiva, pérdida de agua dulce y destrucción del nitrógeno y de ciclos del fósforo. (36)

En las últimas décadas el 60 por ciento de la población mundial de vertebrados (mamíferos, reptiles, anfibios, aves y peces) y un 45 por ciento de invertebrados han disminuido peligrosamente. (37) El climatólogo James Hansen ha explicado que la pérdida de la biodiversidad y el “exterminio de especies” es el resultado del cambio climático. Los biólogos calculan que a este ritmo casi la mitad de las especies van a estar en peligro de extinción a fines del siglo XXI. (38)

Todos los especialistas científicos advierten que si continúan las tendencias actuales la catástrofe ambiental está asegurada. (39) De continuar, el incremento de las emisiones de carbono los daños ecológicos, sociales y económicos serán irreversibles (en 2018 aumentaron en 2.7 por ciento y en un 3.4 por ciento en los Estados Unidos). Las reducciones de las emisiones que actualmente se requieren para evitar una desestabilización fatal para el balance energético de la Tierra, son simplemente incalculables.(40)

Sin embargo, las principales corporaciones de energía siguen embaucando a la población con su interesada visión del cambio climático. Promueven y financian el negacionismo, a pesar que en sus documentos internos admiten la verdad de la situación. Estas corporaciones están trabajando para acelerar la extracción y producción de combustibles fósiles (incluidas las variedades más generadoras de gases de efecto invernadero) obteniendo enormes ganancias en el proceso.

El derretimiento del hielo ártico producto del calentamiento climático es visto por el capitalismo como un nuevo El Dorado, que les permitirá explotar enormes reservas de petróleo y gas, sin tener en cuenta las consecuencias para el clima. A los informes científicos la respuesta de Exxon Mobil ha sido: “trataremos de extraer y vender todas las reservas de combustibles fósiles posibles”. (41)

Las corporaciones de energía sigue interviniendo en las negociaciones sobre el clima, impidiendo el control de las emisiones de carbono. Con la desestabilización del clima los países capitalistas no sólo ponen en primer lugar la acumulación de riqueza para unos pocos, sino que también amenazan el futuro de todos los seres humanos.

Como el capitalismo es un modo de producción que funciona por la acumulación del capital (con la explotación de la fuerza de trabajo) y con el predominio del mercado en todas las esferas de la vida su contabilidad económica considera valor todo lo que circula por el mercado y produce ingresos. Esto significa que en sus métodos contables los costos sociales y ambientales están fuera del mercado y los beneficios, por lo tanto son tratados como “externalidades” negativas.. (42)

Hemos llegado a un punto en el siglo XXI en el que las “externalidades” de este sistema irracional (costo de la guerra, agotamiento de recursos naturales, desperdicio de vidas humanas, alteración del medio ambiente) están superando los beneficios económicos del propio capitalismo. Ahora la acumulación de la riqueza se está produciendo a expensas de una ruptura irreparable de las condiciones sociales y ambientales de la vida. (43)

Se podría pensar que por su rápido crecimiento China es una excepción. Aclaremos: el desarrollo chino tiene sus raíces en la Revolución de 1949 (llevada a cabo por el Partido Comunista encabezado por Mao Zedong) mediante la cual el país se liberó de la dominación imperialista. La revolución permitió a China un desarrollo con una economía planificada que construyó una sólida base económica industrial y agrícola.

Las reformas post-maoístas crearon un sistema híbrido, que junto con la planificación estatal estableció relaciones de mercado, que conllevan contradicciones sociales y ecológicas. Por el momento estas reformas han resultado particularmente beneficiosas para el gigante asiático, tanto es así, que los EEUU a través de guerras comerciales – y otras presiones – está tratando de impedir el crecimiento de China.

La historia demuestra que el cambio y el desarrollo de China no es el resultado de un capitalismo tardío. De hecho el actual modelo chino contiene muchas de las tendencias destructivas propias del capitalismo. Por tanto, en última instancia, el futuro de China también dependerá de un retorno a un proceso de transformación revolucionaria.(44)

¿Cómo se ha desarrollado el actual contexto desastroso que caracteriza al capitalismo mundial en este siglo?

Para comprender el fracaso del capitalismo es necesario realizar un examen histórico del auge del neoliberalismo. También se requiere estudiar cómo este modelo capitalista ha servido para aumentar la capacidad destructiva del sistema. Solo así podremos abordar el futuro de la humanidad en el siglo XXI.

El neoliberalismo y el fracaso capitalista

Muchos de los síntomas del fracaso del capitalismo descritos anteriormente son bien conocidos. Sin embargo, a menudo no se atribuye el desastre al capitalismo como sistema, sino simplemente a algo que llamamos neoliberalismo. Hay intelectuales que creen que este modelo particular de desarrollo capitalista puede ser reemplazado por otra forma de dominio del capital.

Para muchos en la ‘izquierda” la respuesta al neoliberalismo es un retorno al estado de bienestar, a la regulación del mercado o, a alguna otra forma de democracia social limitada, y por lo tanto a un capitalismo más racional. No es el fracaso del capitalismo lo que se percibe como el problema, sino el fracaso del capitalismo neoliberal.

Al contrario de este pensamiento la tradición marxiana entiende el neoliberalismo como una etapa del capitalismo en su etapa tardía. Se trata de un periodo en que el sistema para sobrevivir estar totalmente subordinado al capital monopolista-financiero.

Por tanto, para efectuar análisis crítico-histórico del neoliberalismo no solo es necesario entender cómo funciona el capitalismo actual, sino que también hay que comprender la razón porque es imposible una alternativa al neoliberalismo que mantenga incólume el sistema capitalista.

El término neoliberalismo tuvo su origen a principios de la década de 1920. Fue Ludwig von Mises en su libro “La Nación, el Estado y la Economía” (1919) quien colocó las bases fundacionales de la ideología neoliberal-capitalista. (45) En su trabajo, Mises (entonces empleado por la Cámara de Comercio de Viena) planteó que: “el viejo liberalismo tiene que regresar para derrotar al socialismo”. Calificó al socialismo como “destructivo”, defendió la desigualdad, sostuvo que los monopolios eran parte de la libre competencia y que los consumidores ejercían la “democracia” cuando compraban, porque esta actividad era equivalentes a votar en las elecciones.

Ludwig Von Mises condenó enérgicamente la legislación laboral, el seguro social obligatorio, los sindicatos, el seguro de desempleo, las nacionalizaciones, los impuestos y la inflación. (46 )Tan extremos fueron sus puntos de vista que comentando el libro de Dickens “Hard Times” descalificó a Sissy Jupe (la joven heroína de la novela) porque había, ”enseñado a millones de personas a odiar el liberalismo y al capitalismo”. (47)

En 1921, el austro-marxista Max Adler acuñó el término neoliberalismo para designar los intentos de Mises de restaurar un orden liberal en plena decadencia a través de una nueva ideología “fetichismo del mercado”. Por su parte la austro-marxista Helene Bauer y el marxista alemán Alfred Meusel elaboraron documentadas críticas a Mises, para la revista teórica alemana Die Gesellschaft, editada por Rudolf Hilferding. (48)

Sobre la base de un análisis marxista, Adler, Bauer y Meusel demostraron que es falsa la afirmación de Mises: “que un capitalismo no regulado es el único sistema económico racional” y combatieron con argumentos consistentes la idea de “un capitalismo armonioso” basado en el libre mercado.

En el análisis de Mises los sindicatos eran un obstáculo al mercado, mientras las patronales y las empresas monopólicas eran totalmente compatibles con la libre competencia. Del mismo modo, Mises abogaba por un estado fuerte con el objeto de coartar la lucha de la clase trabajadora, en nombre de un mercado autorregulado porque, “cualquier acción contra el libre mercado son una forma de terrorismo”.

Para Meusel, Mises era “un ferviente servidor del capital financiero internacional” y para el economista Othmar Spann (1926) “sus ideas eran un intento atávico, de volver a una versión extrema del liberalismo clásico”.(49)

En 1927, en su obra “Liberalismo”, el propio Mises distinguió entre “antiguo liberalismo y neoliberalismo”. Según su opinión, el primer liberalismo aceptaba equivocadamente el concepto de igualdad. En contraste, el neoliberalismo rechaza la igualdad y la reemplazaba por lo que llamó “igualdad de oportunidades”. (50)

El neoliberalismo, tal como surgió de la pluma de Mises, estaba muy alejado de los nociones del liberalismo clásico. Los críticos marxistas –e incluso algunas figuras de la derecha- lo vieron como un intento de ofrecer algún tipo de racionalidad al capital financiero y a la era de los monopolios. Desde su origen, el neoliberalismo fue un proyecto para proveer una base intelectual a la guerra de clases de los capitalistas; una guerra no solo contra el socialismo, sino contra todo intento de regulación social y de democracia: un ataque sin cuartel a la clase trabajadora.

Junto con su protegido Friedrich Hayek, el ataque de Mises al socialismo fue una reacción contra la Viena Roja donde destacaban las figuras de Adler, Otto Bauer y Karl Renner. (51) En esa misma época el economista Karl Polanyi desarrolló una aplastante crítica a los dogmas neoliberales que formarían la base teórica de su libro “La Gran Transformación”. (52)

En los años 1930 a 1960 (después de la Gran Depresión y la Segunda Guerra Mundial) la ideología neoliberal perdió influencia en medio de una profunda crisis del capitalismo. A principios de la década de 1930, cuando las nubes de la tormenta se acumularon en Europa, Mises se desempeñó como asesor económico del dictador austriaco Engelbert Dollfuss. (53) Más tarde con el apoyo de la Fundación Rockefeller Mises emigró a Suiza y luego a los Estados Unidos, donde enseñó en la Universidad de Nueva York. Mientras tanto, Hayek fue reclutado por la London School of Economics, a instancias del economista neoliberal británico Lionel Robbins.

Sin embargo, en el mundo occidental las tesis del economista británico Keynes se impusieron en los años posteriores a la Segunda Guerra Mundial. Las economías capitalistas crecieron rápidamente durante un cuarto de siglo animadas por el aumento del gasto estatal, (en medio de la Guerra Fría) la reconstrucción de las economías europeas y japonesas, la expansión del comercio, la era del automóvil y dos grandes guerras (Corea y Vietnam)en Asia. (54)

Mientras tanto, ante la amenaza de un modelo alternativo representado por la Unión Soviética y la creación de sindicatos fuertes, los gobiernos de los países occidentales aplicaron políticas keynesianas con el llamado “estado de bienestar”. Sin embargo, se mantuvo la tendencia al estancamiento económico – como un defecto estructural del sistema – que temporalmente se disimuló por la llamada Edad de Oro.

Durante esta etapa las gigantescas corporaciones del capitalismo monopolista lograron apropiarse de un superávit cada vez mayor, tanto en términos absolutos como relativos. Este proceso que provocó una sobreacumulación productiva (y de capital ) fue en parte compensada por una expansión de las ventas, el militarismo y el imperialismo.

Finalmente, la excesiva propagación de billetes de dólares por el mundo, provocaron la ruptura de los acuerdos de Bretton Woods que habían estabilizado el comercio mundial, de tal manera que Richard Nixon se vio obligado a poner fin al patrón dólar-oro en los 70. Esta medida estaba relacionada con la desaceleración de la economía estadounidense a partir de finales de la década de 1960.

El fin de la guerra de Vietnam marcó el comienzo de décadas de estancamiento económico. Lento pero seguro, se inició un largo declive de la economía con una tendencia a la baja de la tasa de crecimiento en las economías capitalistas avanzadas. Los principales estímulos que provocaron el auge posterior a la Segunda Guerra Mundial se habían desvanecido, dejando a las economías capitalistas en crisis. (55)

La primera respuesta a la crisis del sistema –que surgió en la década de 1970- fue utilizar las tesis keynesianas para expandir el gasto estatal. El gasto civil y gubernamental de los Estados Unidos en bienes y servicios alcanzó un pico durante la administración de Nixon. (56) Como consecuencia de esta política económica las empresas elevaron los precios agresivamente y los sindicatos lucharon por mantener los salarios reales de los trabajadores. El efecto fue un período de estancamiento económico más inflación.

Como la inflación disminuye la riqueza acumulada –en forma de activos monetarios- es una amenaza directa para la clase capitalista. Entonces, surgió un movimiento anti-keynesiano que descalificó cualquier posición a la izquierda del más extremo neoliberalismo. Esta resucitada ideología se propuso revertir décadas de las modestas conquistas de los trabajadores. (57)

Hubo un giro brusco hacia la austeridad y la reestructuración económica. En sus inicios bajo el disfraz de monetarismo y el aumento de la oferta, pero bajo cuerda se llevó a cabo un programa para destruir los sindicatos por medios políticos, económicos y jurídicos. Se eliminó lo que John Kenneth Galbraith llamó ”el poder compensador” del trabajo. (58)

La clave para el resurgimiento del neoliberalismo fue la Sociedad Mont Pèlerin, llamada así por el balneario suizo donde Mises, Hayek, Robbins, Milton Friedman, George Stigler, Raymond Aron se reunieron en 1947 para promover la economía neoliberal y sus ideas políticas. Los miembros de la Sociedad Mont Pèlerin generalmente se referían a sí mismos como liberales, en el sentido europeo, como una manera de contrarrestar las devastadoras críticas marxistas a la ideología neoliberal . Evitaron de manera sistemática la etiqueta de neoliberal – que el propio Mises había adoptado en 1927 – en el Coloquio “Walter Lippmann” de 1938 en París, al que asistieron Mises y Hayek. (59)

En cambio, el neoliberalismo no fue presentado como una ideología política sino como una extensión del liberalismo clásico y como parte inseparable a la naturaleza humana. Como argumentó Michel Foucault, el neoliberalismo, de esta manera se convirtió en la primera forma de la llamada biopolítica . (60) Aunque en apariencia sus teóricos abandonaban la etiqueta neoliberal, la Sociedad Mont Pèlerin, a través del Departamento de Ecoe la Universidad de Chicago, se erigió en el bastión de esta ideología.

En la era keynesiana, de los años cincuenta y sesenta, figuras como Mises, Hayek, Friedman y James Buchanan se mantuvieron al margen de las grandes decisiones, aunque fueron fuertemente financiadas por fundaciones privadas. (61) Pero, con el regreso del estancamiento económico, los intelectuales neoliberales fueron reclutados por la cúspide del capital monopolista para proporcionar la base ideológica de una campaña para reestructurar la economía capitalista. Su principal objetivo era batir a los trabajadores, al estado, al gobierno y a las economías del sur global.

Desde el principio, los economistas neoliberales fueron presentados como paladines del libre mercado y del espíritu empresarial aunque su tarea fue la defensa del capital monopólico y de las dinastías de la clase burguesa. (62) La virulencia del programa anti-socialista tenía como propósito la completa privatización del mercado y de la vida social.

En el Londres de Margaret Thatcher y en el Washington de Ronald Reagan, las figuras de Hayek y Friedman se convirtieron en los símbolos de la era neoliberal. El Premio Nobel en Economía, o el Premio Sveriges Riksbank en Ciencias Económicas (establecido por el Banco de Suecia en 1969) fue controlado desde sus inicios por economistas neoliberales ultraconservadores. Siete miembros de la Sociedad Mont Pèlerin, incluidos Hayek, Friedman, Stigler y Buchanan, recibieron el Nobel entre 1974 y 1992, mientras que economistas ligeramente socialdemócratas fueron totalmente excluidos. (63)

A pesar de su persistente fracaso en la promoción del crecimiento, el neoliberalismo se ha impuesto. Su propósito siempre fue ofrecer cierta racionalidad a una economía dominada por las grandes empresas y el poder de los monopolios. (64) En efecto, el neoliberalismo, no fue más que una estrategia político-económica eficaz para la clase multimillonaria, en una época en que el capital financiero buscaba tomar el control de todos los flujos monetarios de la sociedad (65).

Si bien las economías capitalistas continuaron estancadas y las tasas de crecimiento disminuyeron década tras década, el capital excedente en manos de las grandes corporaciones no sólo aumentó sino que organizó nuevas formas para acumular riqueza.(66) El cambio de una economía productiva a una economía de la financiarización abrió vías para la especulación y la formación de riqueza, alejando de manera relativa la inversión en la producción (es decir, la acumulación de capital real).

La globalización implicó no sólo nuevos mercados, sino, lo que es más importante, la apropiación de enormes excedentes económicos por la sobreexplotación del trabajo con los bajos salarios de la periferia. Esta sobreexplotación terminó en los arcas de las corporaciones multinacionales y de los multimillonarios del mundo. (67)

Las beneficios que los trabajadores habían obtenido -en los países centrales del capitalismo– empezaron a dejar de existir, mientras las empresas multinacionales aumentaron sus ganancias con un trabajo asalariado desvalorado y con un sistema de subcontratas. Paralelamente la tecnología digital creó las bases materiales para un nuevo capitalismo global de vigilancia y control económico constituyendo un sistema de compra y venta que utiliza los datos privados de centenas de millones de seres humanos. (68)

El crecimiento de la desigualdad y de la riqueza han sido justificados como necesarios para la innovación. Con este pretexto se han beneficiado a unos pocos con los avances cque son producto del conocimiento colectivo acumulado por muchos años. En esta nueva era de la expropiación, todo está en el mercado: educación, sistemas de salud, transporte, vivienda, tierras, ciudades, prisiones, seguros, pensiones, alimentos, entretenimiento.

Los intercambios han sido completamente mercantilizados, corporativizados y financiarizados. La comunicación humana se ha convertido en una mercancía más. Todo en nombre de la “sociedad de libre mercado”. Para las monopolios globales esta estrategia ha sido enormemente exitosa. Ahora el capitalismo (a pesar de Adam Smith) no estaba referido a “la riqueza de las naciones” sino que a la riqueza de la clase capitalista.

En cierta medida el proceso de financiarización logró contrarrestar las tendencias al estancamiento económico, pero lo hizo a costa de crisis financieras periódicas. Mientras la acumulación de riqueza se aceleran con ligas crisis se sigue produciendo una mayor concentración de la riqueza. Hoy los neoliberales sostienen, sin ambages, que es normal y natural una lógica que comporta despojo y acumulación de la riqueza como producto de la financiarización.

El estado también ha quedado atrapado por la política de financiarización. (69) En la gran crisis financiera de 2007-09, casi todos los bancos fueron rescatados y los ciudadanos pagaron el coste de la estafa. La Gran Crisis Financiera no constituyó una crisis para el neoliberalismo, al contrario, le dio un nuevo impulso. De hecho la política neoliberal se ha convertido en un sistema de expropiación que lo abarca todo.(70)

Una característica de esta nueva era del consumo es que ha aumentado el conflicto entre el valor de cambio y el valor de uso en el proceso económico. (71) El resultado es que: vivimos una emergencia planetaria social y ecológica (72) con un rápida destrucción del ambiente natural y las condiciones de vida.

Los combustibles fósiles se han incorporado como activos financieros, incluso cuando sólo existen en forma de reservas enterradas en el subsuelo. De esta manera, el combustible y la energía forman parte integral de todo el proceso de acumulación financiarizada del capitalismo monopólico. Los trillones de dólares de activos de Wall Street están amarrados al “capital” fósil .(73)

Hoy es doblemente difícil pasar del uso de combustibles fósiles a alternativas más sostenibles, como la energía solar y eólica. Como nadie es dueño de los rayos del sol ni del viento hay pocos interés en estas formas de energía. En el capitalismo las ganancias actuales y futuras dictan su manera de funcionar. En otras palabras, al sistema no le importa que sus beneficios se hagan a expensas de las personas y del planeta. Vivimos con una población que indefensa que observa perpleja la destrucción del clima y la desaparición de innumerables especies. Se trata de desastre anunciado e impuesto por la fuerza –aparentemente abrumadora– de la sociedad de mercado.

El neoliberalismo siempre se ha opuesto al “laissez faire” decimononico, ya que su ideología implica un Estado fuerte e intervencionista al servicio directo del capital y del mercado: lo que James K. Galbraith denominó “un Estado depredador”. (74)

En la visión neoliberal, el absolutismo capitalista no es un proceso espontáneo sino una forma de administrar un modelo que debe ser creado. El papel del estado no es simplemente proteger la propiedad (como sostuvo Smith) sino que como Foucault explicó es un sistema se hace necesario ampliar la dominación del mercado sobre todos los aspectos de la vida. (75) Por esto, el neoliberalismo ha reformado el estado y la sociedad, según los patrones del propio mercado.

Según la reflexión de Foucault, “el neoliberalismo para sostenerse debe modelar el poder político sobre los principios de la economía de mercado”. El estado no debe “corregir los efectos destructivos del mercado… más bien debe aprovechar estos efectos destructivos para imponer nuevas medidas que intensifiquen su penetración”. (76)

Para el economista neoliberal Jack Buchanan el objetivo no es limitar la acción del estado, sino ligarlo a los fines monopolistas-competitivos del capital. (77) Por tanto, el estado neoliberal ha sido transformado específicamente para coartar cualquier cambio que afecte negativamente al valor del dinero.

Ahora la política fiscal y la monetaria están fuera del alcance de cualquier gobierno que se atreva hacer algún cambio que afecten los grandes intereses creados. Los Bancos Centrales se han transformado en entidades controladas por los Bancos Privados. Los Ministerios de Hacienda están atrapados por los límites de la deuda y las agencias reguladoras están en manos de los monopolios financieros y actúan, en interés directo de las corporaciones. (78)

En sus trabajos Karl Polanyi demostró que el intento de construir una “sociedad de mercado autorregulada”, requiere de intervenciones constantes del estado a favor del capital, y estas intervenciones terminan socavando los cimientos de la sociedad y de la vida. (79) Para el capitalismo actual, este proceso no tiene vuelta atrás porque es la base de la actual organización de su poder económico. Por tanto sólo una política abiertamente anticapitalista puede cambiar el sistema.

El estancamiento, la financiarización, la privatización, la globalización, la mercantilización del estado, la reducción de las personas a “capital humano” y de la naturaleza a “capital natural”, han hecho de las políticas neoliberales una característica obligatoria en la era del capitalismo monopólico-financiero.

En su fase globalizada el capitalismo monopolista ha desencadenado una crisis estructural y universal del propio sistema. Ante esta crisis la respuesta neoliberal es dar otro giro de tuerca, abriendo nuevas áreas de rentabilidad para unos pocos y perpetuando los problemas que nos causa a todos.

El resultado de esta lógica irracional no es simplemente un desastre económico y ecológico, sino la desaparición del Estado “liberal-democrático”. El neoliberalismo inevitablemente está en camino a un autoritarismo de mercado y a un neofascismo. En este sentido, Donald Trump no es una mera aberración. (80) En 1927, Mises lo expresó con claridad: “no se puede negar que el fascismo (y movimientos similares de la derecha) se propone al establecimiento de dictaduras, pero su intervención, por el momento, ha salvado a la civilización europea. La estimación que el fascismo se ha ganado vivirá eternamente en la historia de nuestros pueblos”. (81)

En 1973 los neoliberales Hayek, Friedman y Buchanan, apoyaron activamente el golpe de Estado de Pinochet que derrocó al presidente socialista Salvador Allende , para imponer la doctrina neoliberal a la nación chilena. En un viaje que realizó a Chile, en 1978, Hayek advirtió personalmente a Pinochet que impidera la resurrección de una “democracia ilimitada”. Durante una segunda visita, afirmó que “una dictadura puede ser más liberal que una República Democrática ” (82).

El mismo Hayek había escrito en 1949: “debemos enfrentar el hecho que la preservación de la libertad individual es incompatible con la justicia distributiva”. (83) En resumen, el neoliberalismo no es un mero paradigma del cual el capitalismo pueda prescindir, al contrario representa las tendencias absolutistas en la “era de las finanzas monopólicas”.

Como señaló Foucault, “el capitalismo sólo puede sobrevivir por un tiempo mediante una aplicación de su lógica económica a toda la sociedad”. (84 ) Sin embargo, como en el Mito del Rey Midas, el capitalismo terminará destruyendo todo que toca.

Pero, si el capitalismo ha fracasado, la pregunta pertinente es: ¿Qué viene después?

Lo que sigue a continuación

Al observar el naciente siglo XXI en el libro “La edad de los extremos”, el historiador marxista Eric Hobsbawm, expuso su preocupación por las amenazas que conmoveran este nuevo siglo.

Para Hobsbawm el siglo XXI nos trae peligros mayores que la terrible “edad de los extremos” cuando la humanidad se vio estremecida por conflictos imperiales, depresiones económicas, dos guerras mundiales y la posibilidad de su propia auto-aniquilación.

En 1949 Hobsbawm describió cómo veía el futuro:

“Vivimos en un mundo transformado por un desarrollo económico y tecno-científico que ha dominado los últimos dos o tres siglos. Sabemos – o al menos es razonable suponer – que esto no puede continuar hasta el infinito. El futuro no puede ser una continuación del pasado, y hay indicios, tanto externos como internos, de que hemos llegado al punto de una gran crisis histórica.

Las fuerzas generadas por la economía y la tecnociencia son ahora lo suficientemente poderosas como para destruir el medio ambiente, es decir, los fundamentos materiales de la vida humana. Las estructuras de las sociedades y las bases sociales de la propia economía capitalista están a punto de ser destruidas por una degradación que seguimos reproduciendo.

Nuestro mundo arriesga una explosión o una implosión. Esto debe cambiar. No sabemos a dónde vamos. Solo sabemos que la historia nos ha llevado a este punto. Sin embargo, una cosa es clara, si la humanidad tiene un futuro posible, ese futuro no puede ser la prolongación del pasado o del presente. Si intentamos construir un tercer milenio sobre esta base, con seguridad fracasaremos. Y el precio del fracaso será una sociedad donde predomine la oscuridad”. (85)

Hobsbawm dejó pocas dudas acerca de cuál era el principal peligro: el sistema tendrá consecuencias irreversibles y catastróficas para el medio ambiente natural, incluida la raza humana que forma parte de él. (86) La fe teológica que afirma que los recursos son asignados por un mercado sin restricciones crea las condiciones para que se desarrolle el “capitalismo del desastre”.

En su momento la posición de Hobsbawm fue criticada, por gente de izquierda, por ser demasiado “pesimista” (87). Un cuarto de siglo después, está claro que las preocupaciones que expresó entonces eran las correctas. Sin embargo después de décadas de neoliberalismo, estancamiento económico, financiarización, creciente desigualdad y deterioro ambiental una visión que aborde, de manera integral, el fracaso del capitalismo es todavía una “rara avis” en gran parte de la izquierda de los países ricos.

La respuesta más habitual es reivindicar el mito que una sociedad de mercado autorregulada puede salvaguardar la sociedad y el medio ambiente. (88) Esta concepción –que alimenta la esperanza de que el péndulo retroceda– ha sumado a cierta “izquierda” a distintas versiones de un social-liberalismo. Esta nueva versión del neoliberalismo esconde, sin disimulo, los fracasos del capitalismo y propone el retorno a una nueva era keynesiana, como si la historia pudiera desandar lo caminado.

Los políticos que promueven esperanzas de este tipo niegan a los menos cuatro realidades históricas.

Primero, la socialdemocracia floreció sólo mientras existía la amenaza de una sociedad socialista representada por la Unión Soviética y en Occidente partidos y una fuerza sindical importante que defendían a los trabajadores. Pero, como hemos comprobado, después de la caida del sistema sovietico, las políticas socialdemócratas se desvanecieron rápidamente.

Segundo, el neoliberalismo es la forma que adquiere el capitalismo en su actual fase monopolista-financiera. Ya no existe la realidad económica del capital industrial en la que se sostenía el keynesianismo.

Tercero, en la práctica real, la Socialdemocracia Europea y de EEUU depende de un sistema imperialista que se enfrenta a los intereses de la gran mayoría de la humanidad.

Cuarto, el estado “liberal-democrático” y el dominio de la clase capitalista industrial dispuesta a un acuerdo social con el trabajo es una reliquia del pasado. Incluso, cuando partidos socialdemócratas llegan al gobierno prometiendo establecer un “capitalismo de rostro amable”, invariablemente se rinden a las leyes del funcionamiento del capital correspondiente a la presente fase histórica.

Como ha puntualizado Michael Yates: “hoy en día, es imposible creer que habrá una recuperación de los derechos sociales, que el modesto proyecto político y económico de los sindicatos y los partidos políticos socialdemócratas aceptaron y ayudaron a construir en el siglo pasado”. (89)

La llamada izquierda social-liberal, ha aceptado acríticamente la modernización tecnológica sin tener en cuenta las relaciones sociales. Prisionera del determinismo tecnológico, esperan que la digitalización, la ingeniería social y una administración liberal gestionen el sistema.

Según los intelectuales social-liberales: “el capitalista neoliberal nos lleva a un desastre, pero este capitalismo (el neoliberal) puede ser reformado y debe hacerse desde arriba por imperativos tecnológicos”. En esta concepción el sistema capitalista mutará y solo quedarán “los marcos vacíos de las corporaciones, desprovistas de los intereses de la clase propietaria”.

Para el futurólogo Jørgen Randers (uno de los autores del libro Los Limites del Crecimiento): “la sociedad mundial dentro de cuarenta años vivirá un capitalismo reformado en que el bienestar colectivo estará por encima del individualismo”. Este capitalismo reformado estaría supeditado a: “un gobierno de sabios dirigido por tecnócratas, con menos democracia y también con menos mercado libre”.

En lugar de enfrentar directamente el fracaso del capitalismo, su estancamiento económico y la pobreza del “resto del mundo” Randers considera que estas cuestiones son secundarias. Predice que en el futuro: “la vida será más eficiente y sostenible que en la actual la versión del capitalismo”.(90)

Sin embargo, en los apenas siete años (desde que se escribió el libro en 2012) ya está claro que las predicciones de Jørgen Randers y compañía, están totalmente equivocadas. La situación que hoy enfrenta el mundo es cualitativamente más grave que cuando todavía las soluciones tecnocráticas parecían factibles para algunos y que el estado “democrático liberal” parecía estable.

Un cambio climático acelerado, un continuo estancamiento económico y una creciente inestabilidad geopolítica, son razones suficientes para entender que los desafíos a los que ahora nos enfrentamos son mucho más adversos que los vaticinios de “modernizadores progresistas” como Randers. Nunca la historia ha sido benévola con aquellos que se prodigan con predicciones. En particular si se conforman simplemente con proyectar determinadas tendencias tecnológicas y dejan fuera de cuadro a la mayoría de la humanidad y su vida cotidiana.

Por esta razón una visión dialéctica es tan importante. El curso real de la historia nunca se puede predecir. Lo único cierto sobre el cambio histórico es la existencia de luchas que impulsan cambios revolucionarios de carácter discontinuos.

Tanto las implosiones como las explosiones se materializan inevitablemente. Este proceso hace que el mundo para las nuevas generaciones sea diferente al de las anteriores. La historia nos enseña que todos los sistemas alcanzan un límite definitivo cuando son incapaces de regular las relaciones sociales y no pueden hacer un uso racional y sostenible de las fuerzas productivas.

El pasado humano está salpicado de períodos de regresión, seguidos por aceleraciones revolucionarias que barren todo lo que tienen ante ellos. El historiador conservador Jacob Burckhardt describió de esta manera los cambios revolucionarios: “un cambio histórico ​​ocurre cuando se produce una crisis en todo el estado de las cosas, involucra a épocas completas y a muchos pueblos de la misma civilización… Entonces, el proceso histórico se acelera repentinamente de manera aterradora. Los cambios que, de otra manera, tardarían siglos se producen en meses o semanas”. (91)

Cuando Burckhardt escribió este texto tenía en mente la Revolución Francesa de 1789. Esta revolución fue una aceleración de la historia. En realidad, la Revolución Francesa inició una serie de revoluciones que mutaron a una velocidad aterradora. Transitó de una revolución aristocrática a una revolución burguesa y posteriormente a una revolución popular y campesina, que finalmente adoptó el carácter de un “bloque histórico”, invencible, que transformó gran parte de la historia de occidente. (92)

¿Podría una aceleración revolucionaria de este tipo acontecer en el siglo XXI?

La mayoría de los analistas convencionales de los países hegemónicos del sistema imperialista mundial dirán que no. Se basan en una visión interesada porque las revoluciones continúan detonando en la periferia del sistema y sólo son sofocadas por la intervención económica, política y militar de las potencias imperialistas.

El fracaso del capitalismo a escala planetaria hoy en día amenaza a la civilización y a la vida del planeta tal como la conocemos. Si no se realizan cambios drásticos la temperatura global de este siglo aumentará entre 4 grados a 6 grados Celsius, lo que pondrán en peligro a la humanidad en su conjunto. Mientras tanto, el capitalismo extremo busca expropiar y utilizar todos los recursos de la existencia material, arruinando al medio ambiente en beneficio de unos pocos.

Con el aumento de las catástrofes naturales y con el vertiginoso proceso de concentración del capital, en este siglo la humanidad se enfrenta a un tipo de las relaciones sociales capitalistas que son más funestas que cualquier calamidad que hayamos conocido. (93)

Cientos de millones de personas ya se han involucrado en el combate contra este sistema, creando las bases de un nuevo movimiento mundial hacia el socialismo.

En su libro ¿Puede la clase obrera cambiar el mundo? Yates responde que sí se puede. Agrega : “sólo se podrá hacerlo si se unifican las luchas de los trabajadores y de los pueblos. Las batallas deberán tener como objetivo un auténtico socialismo. (94)

Los intelectuales postmodernos sostienen que “el sistema socialista ya se intentó y fracasó”; por tanto, ya no existe como alternativa. Sin embargo, la historia demuestra algo muy distinto. El siguiente periodo histórico desmiente claramente a los profetas post modernos.

“Los primeros intentos del capitalismo, en las ciudades-estado italianas (de la Baja Edad Media) no fueron lo suficientemente consistentes para sobrevivir en medio de las sociedades feudales que las rodeaban, sin embargo el capitalismo como sistema terminó imponiéndose”.

Si algo nos enseña la historia es que el fracaso de los primeros experimentos de socialismo no presagia nada más que su eventual renacimiento con nuevas formas; más revolucionario, más universal, un socialismo que reconoce y aprende de sus anteriores fracasos. (95)

Podemos decir sin equivocarnos que a pesar de su fracaso (relativo) el socialismo es superior al capitalismo. La tradición de lucha por la libertad, la igualdad sustantiva y el desarrollo humano sostenible son consustanciales al socialismo y en la actualidad son una propuesta política que expresa cabalmente una necesidad histórica para la humanidad y el planeta. (96)

El economista conservador Joseph Schumpeter (que fue ministro de finanzas de Austria en los años 20) escribió que el capitalismo no moriría por “un fracaso económico, sino más bien porque el capital al centrarse solo en fines económicos, termina socavando los fundamentos de su propia existencia”. Según Schumpeter el capitalismo “crea inevitablemente las condiciones que le impedirán sobrevivir y estas condiciones apuntan claramente al socialismo como su heredero.” (97) En cierto modo, sus opiniones eran correctas, aunque esto no ha ocurrido como muchos lo esperaban.

El desarrollo global del capitalismo monopolista y la financiarización encabezado por el neoliberalismo –que surgió en esa Viena Roja- ahora está socavando las bases materiales, no solo del propio capitalismo sino de la ecología planetaria. A pesar de esto, el orden social neoliberal se impone en un confuso contexto político; hay menos oposición al capitalismo pero hay más oposición al neoliberalismo como si ambas cosas fueran distintas. (98)

El capitalismo neoliberal (el capitalismo realmente existente) es un sistema que destruye de manera permanente las bases de la existencia. Los trabajadores y los pueblos del mundo no tienen más alternativa que buscar nuevos caminos para el futuro.

Un movimiento inclusivo -basado en la clase trabajadora- que se proponga el socialismo para este siglo abrirá una etapa de progresos cualitativos que la humanidad necesita con urgencia. La anarquía de la sociedad del mercado con su avaricia institucionalizada no tiene nada que ofrecer a las nuevas generaciones. (99)

El nuevo socialismo deberá incluir el desarrollo de una tecnología que tengan contenido social, en oposición a la tecnocracia que mira solo por la ganancia individual de un sistema depredador. (100) Hoy técnicamente es posible la planificación democrática a largo plazo, lo que permite que las decisiones que se tomen originen una distribución de la riqueza fuera de la lógica del capital. (101)

Un socialismo, en su forma más radical, debe ser consistente con la igualdad sustantiva, la solidaridad comunitaria y la sostenibilidad ecológica, también deberá proponerse la unión, y no a la división de las fuerzas del trabajo. El desarrollo humano sostenible requiere urgentemente que la actividad creativa y productiva se utilice para los valores de uso y no para los valores de cambio del mercado.

Cuando en un futuro –que ahora parece cerrado– se abran las puertas de una nueva sociedad, este cambio revolucionario lo hará de muchas maneras, produciendo un desarrollo completamente nuevo, más cualitativo, y con formas colectivas de organización. (102)

Las medidas prácticas que deberán tomarse hoy son imposibles con el actual modo de producción. No es la imposibilidad física, o la falta de excedentes económicos lo que impide la satisfacción de necesidades básicas como aire y agua limpia, alimentos, ropa, vivienda, educación, atención médica, transporte y trabajo útil. No es la escasez de conocimientos tecnológicos o de medios materiales lo que impide la conversión a energías más sostenibles. (103) No es una fantasmal división, congénita de la humanidad, la que obstruye la construcción de una nueva Internacional de los trabajadores y de los pueblos. (104) Todo esto está a nuestro alcance, pero requiere seguir una lógica que vaya contra el capitalismo.

Como Karl Marx advirtió: “la humanidad se impone sólo las tareas que puede resolver en su momento. Un examen detenido de la historia nos muestra que las soluciones surgen sólo cuando las condiciones materiales están desplegadas o al menos en están en camino de madurez.” (105)

Los desperdicios y los excesos del capitalismo monopolista se han transformado en el principal obstáculo para el desarrollo humano. Una vez que el mundo se libere de estas cadenas los nuevos medios tecnológicos permitirán que la planificación y la acción democrática construyan los caminos hacia un mundo de igualdad sustantiva y sostenibilidad ecológica. (106)

La respuesta a la crisis que tenemos ante nosotros son de carácter socialy ecológica. Estas respuestas exigen una regulación racional del metabolismo entre los seres humanos y la naturaleza. El nuevo mundo deberá se capaz de regenerar los procesos vitales, con ecosistemas saludables, tanto locales como regionales y globales.

A lo largo de la historia los seres humanos hemos luchado para domeñar el medio natural, pero la libertad humana integral sólo es posible si se vive con igualdad y en comunidad.

El desarrollo futuro no es posible sin sostenibilidad ecológica y tampoco es posible sin una sociedad que se construya sobre bases socialistas .

 

Notas

1 George Monbiot, “La Tierra está en una Espiral de la muerte. Se necesitan medidas radicales para salvarnos”, Guardian, 14 de noviembre de 2018; Leonid Bershidsky, “El subempleo es el nuevo desempleo”, Bloomberg, 26 de septiembre de 2018.

2 Para un análisis histórico perspicaz del problema general de la descomposición y desintegración de las civilizaciones, vea Arnold J. Toynbee, Un estudio de la historia, resumido por DC Somerveil (Oxford: Oxford University Press, 1946), 244–428.

3 Karl Marx y Frederick Engels, El Manifiesto Comunista (Nueva York: Monthly Review Press, 1964), 2.

4 Un análisis del estancamiento y la financialización, vea Harry Magdoff y Paul M. Sweezy, Estancamiento y la explosión financiera (Nueva York: Monthly Review Press, 1986); John Bellamy Foster y Fred Magdoff, The Great Financial Crisis (Nueva York: Monthly Review Press, 2009); John Bellamy Foster y Robert W. McChesney, The Endless Crisis (Nueva York: Monthly Review Press, 2012); Costas Lapavitsas, Beneficios sin producción: Cómo nos explotan las finanzas a todos (Londres: Verso, 2013).

5 Drew Desilver, “Para la mayoría de los trabajadores de los EEUU los salarios reales apenas han crecido en décadas”, Pew Research Center, 7 de agosto de 2018.

6 Yuki Noguchi, “La economía del concenso renueva el debate sobre si los trabajadores contratados son realmente empleados”, NPR, 7 de marzo de 2018.

7 El concepto de capitalismo liberado está tomado de Henryk Szlajfer (entrevistado por Grzegorz Konat), “Capitalismo liberado”, de próxima publicación, Monthly Review.

8 John Smith, El imperialismo en el siglo XXI (Nueva York: Monthly Review Press, 2016).

9 Heather Stewart, “£ 13 trn Horda escondida de Taxman por Global Elite”, Guardian, 21 de julio de 2012; Sam Ro, “Los mega ricos se mantienen en al menos $ 21 billones en paraísos fiscales en el extranjero”, Business Insider, 22 de julio de 2012; Nicholas Shaxson, Treasure Islands (Londres: Palgrave Macmillan, 2011).

10 Larry Elliott, “La desigualdad se amplía: 42 personas tienen la misma riqueza que 3.700 millones de personas más pobres”, Guardian, 21 de enero de 2018; Rupert Neate, “Bill Gates, Jeff Bezos y Warren Buffett son más ricos que la mitad más pobre de los Estados Unidos”, Guardian, 8 de noviembre de 2017.

11 Report Informe de Desigualdad Mundial 2018 (Laboratorio de Desigualdad Mundial, 2018).

12 Lant Pritchett, “Divergence, Big Time”, Journal of Economic Perspectives 11, no. 3 (1997): 3–17; Jason Hickel, “La desigualdad global puede ser peor de lo que pensamos”, Guardian, 8 de abril de 2016; John Bellamy Foster, “El nuevo imperialismo de la capital globalizada del monopolio financiero”, Revisión mensual 67, no. 3 (julio – agosto de 2015): 11–12.

13 “Más del 60 por ciento de la población ocupada del mundo está en la economía informal”, Organización Internacional del Trabajo, 30 de abril de 2018; Foster y McChesney, The Endless Crisis , 144–51.

14 “State of Homelessness”, Alianza Nacional para acabar con la falta de vivienda, consultada el 9 de enero de 2019, http://endhomelessness.org

15 Oliver Milman, “Estamos en guerra”: la crisis de ratas en Nueva York empeoró por el cambio climático, Guardian, 21 de diciembre de 2018.

16 Lisa Rapaport, “La expectativa de vida disminuye en Estados Unidos y otros países de altos ingresos”, Reuters , 22 de agosto de 2018; “La esperanza de vida en Estados Unidos ha disminuido en dos años consecutivos”, Economist, 4 de enero de 2018; Rebecca Voelker, “El resurgimiento del pulmón negro plantea nuevos desafíos para los médicos de los países del carbón”, Red JAMA, 12 de diciembre de 2018; Thea Jourdan, “Regreso de las enfermedades victorianas: Fiebre escarlata, tuberculosis, tos ferina, incluso escorbuto”, Daily Mail , 4 de abril de 2016.

17 Claas Kirchelle, “Pharming Animals: Una historia global de los antibióticos en la producción de alimentos (1935–2017),” Palgrave Communications 4, no. 96 (2018); Amanda Holpuch, “La reunión de la ONU aborda la ‘Amenaza fundamental’ de las superbacterias resistentes a los antibióticos”, The Guardian, 21 de septiembre de 2016: “La resistencia a los antimicrobianos es una ‘emergencia de salud mundial”, ONU, antes de la semana de concienciación” , Noticias de la ONU, 12 de noviembre de 2018; Rob Wallace, Big Farms Make Big Flu (Nueva York: Monthly Review Press, 2016).

18 Frederick Engels, La condición de la clase trabajadora en Inglaterra (Londres: Penguin, 1987), 127–28.

19 Stephanie Simon, “K – 12 Student Bases de datos Jazzes Tech Startups, Spooks Parents”, Reuters, 3 de marzo de 2013; Sharon Lurye, “Por qué los datos personales de su estudiante podrían ser comprados y vendidos libremente”, Informe Hechinger, 14 de junio de 2018; Gerald Coles, Miseducating for the Global Economy (Nueva York: Monthly Review Press, 2018); Howard Ryan, Educational Justice (Nueva York: Monthly Review Press, 2017); John Bellamy Foster, “La educación y la crisis estructural del capital”, Revisión mensual 63, no. 3 (julio-agosto de 2011): 6–37.

20 Charles Dickens, Hard Times (Londres: Pingüino, 1995), 10–15.

21 Erica R. Meiners y Therese Quinn, “Militarismo y educación normal”, Revisión mensual 63, no. 3 (julio-agosto de 2011): 77–86.

22 “La mitad de los estadounidenses tienen familiares que han sido encarcelados”, Instituto de Igualdad de Justicia, 11 de diciembre de 2018; Michelle Alexander, The New Jim Crow (Nueva York: Nueva Prensa, 2012); Drew Kann, “Cinco hechos detrás del alto índice de encarcelamiento de Estados Unidos”, CNN, 10 de julio de 2018; La “Hoja de datos de justicia penal”, NAACP, se publicó el 12 de enero de 2019 (datos sobre el encarcelamiento a partir de 2015); Jacqueline Howard, “Los hombres negros casi 3 veces más propensos a morir por el uso de la fuerza por parte de la policía, dice un estudio”, CNN, 20 de diciembre de 2016; Keeanga-Yamahtta Taylor, de #BlackLivesMatter a Black Liberation (Chicago: Haymarket, 2016).

23 “Datos y cifras: Acabar con la violencia contra las mujeres”, ONU Mujeres, última actualización en noviembre de 2018; LA Sharp, “La mercantilización del cuerpo y sus partes”, Revisión anual de antropología 29 (2000): 287–328; Robin McKie, “Los biólogos piensan que el 50% de las especies se enfrentarán a la extinción a finales de siglo”, Guardian, 25 de febrero de 2017.

24 John Bellamy Foster y Robert W. McChesney, “Vigilancia del capitalismo”, Monthly Review 66, no. 3 (julio-agosto de 2014): 1–31.

25 “Quién está trabajando para su voto”, Colectivo de tecnología táctica, 29 de noviembre de 2018.

26 Paul A. Baran y Paul M. Sweezy, Monopoly Capital (Nueva York: Monthly Review Press, 1966), 155; Doug Henwood, “Trump and the New Billionaire Class”, en Socialist Register 2019, ed. Leo Panitch y Greg Albo (Nueva York: Monthly Review Press, 2018), 100–25; Jane Mayer, Dark Money (Nueva York: Random House, 2017).

27 Timothy M. Gill, “Por qué la élite poderosa continúa dominando la política estadounidense”, Washington Post, 24 de diciembre de 2018.

28 John Pilger, “Nueva Guerra Fría y amenazas inminentes”, Frontline, 21 de diciembre de 2018; Christi Parsons y WJ Hennigan, “El presidente Obama que esperaba sembrar la paz, en cambio lideró la nación en la guerra”, Los Angeles Times, 13 de enero de 2017.”

29 John Mecklin, “Ahora son dos minutos para la medianoche”, Boletín de los científicos atómicos, consultado el 19 de diciembre de 2018.

30 Zack Beauchamp, “9 mapas y gráficos que explican la crisis mundial de los refugiados”, Vox, 30 de junio de 2017; “Informe sobre las migraciones internacionales, puntos destacados de 2017”, Naciones Unidas, 18 de diciembre de 2017; Philippe Rekacewicz, “Mapeo de la guerra de Europa contra la inmigración”, Le Monde Diplomatique, 16 de octubre de 2013; Joseph S. Nye, “2050: Cómo podemos evitar un mundo cerrado”, Foro Económico Mundial, 19 de enero de 2014; James Randerson, “Expertos advierte que el cambio climático conducirá a la ‘barbarización’”, Guardian, 15 de mayo de 2008; John Bellamy Foster, Trump en la Casa Blanca (Nueva York: Monthly Review Press, 2017), 104.

31 “2018 World Hunger and Poverty Facts”, Hunger Notes, consultado el 19 de diciembre de 2018, http://worldhunger.org; Fred Magdoff, “Gravas terrestres del siglo veintiuno: acumulación por disposición agrícola”, Revista mensual 65, no. 6 (noviembre de 2013): 1–18.

32 David Ruccio, “Dolarización en los Estados Unidos”, blog Ocasional Links and Commentary, 10 de diciembre de 2018, http://anticap.wordpress.com; “41 millones de personas en los Estados Unidos enfrentan el hambre”, Feeding America, 6 de septiembre de 2017.

33 Farshad Araghi, “The Great Global Enclosure of Our Times”, en Hungry for Profit, eds. Fred Magdoff, John Bellamy Foster y Frederick H. Buttel (Nueva York: Monthly Review Press, 2000), 145–60.

34 Mike Davis, Planet of Slums (Londres: Verso, 2006).

35 Vijay Prashad, “No tenemos más remedio que vivir como seres humanos”, Tricontinental, 14 de diciembre de 2018, http://thetricontinental.org; “’Vergonzoso’: ¿Qué está impulsando la crisis mundial de la vivienda?”, Al Jazeera, 3 de noviembre de 2018.

36 Will Steffen, et al., “Planetary Boundaries”, Science 347, no. 6223 (2015); Ian Angus, Facing the Anthropocene (Nueva York: Monthly Review Press, 2016); John Bellamy Foster, Brett Clark y Richard York, The Rack ecológico (Nueva York: Monthly Review Press, 2010).

37 Damian Carrington, “La humanidad ha eliminado el 60% de las poblaciones de animales desde 1970, según el informe”, Guardian , 29 de octubre de 2018; M. Grooten y REA Almond, eds., Living Planet Report – 2018: Aiming Higher (Gland, Suiza: World Wildlife Foundation, 2018); Ben Guarino, “El estudio de Hyperalarming muestra pérdida masiva de insectos”, Washington Post, 15 de octubre de 2018; Rodolfo Dirzo, Hilary S. Young, Mauro Galetti, Geraldo Ceballos, Nick JB Isaac y Ben Collen, “Defaunation in the Anthropocene”, Science 35, no. 6195 (2014): 401–6.

38 James Hansen, “El cambio climático en pocas palabras: la tormenta que se avecina”, 18 de diciembre de 2018, 25.

39 Will Steffen, et al., “Trayectorias del sistema terrestre en el antropoceno”, Actas de la Academia Nacional de Ciencias 115, no. 33 (2018). Para conocer las emisiones acumuladas estimadas del uso de combustibles fósiles, la producción de cemento y los cambios en el uso de la tierra desde el inicio de la industrialización, consulte trillionthtonne.org.

40 Hansen, “El cambio climático en pocas palabras”, 42–47; Kendra Pierre-Louis, “Las emisiones de gases de efecto invernadero se aceleran como un ‘tren de carga por exceso de velocidad’ en 2018”, New York Times, 5 de diciembre de 2018; Brad Plumer, “Las emisiones de carbono de los EE. UU. Aumentaron en 2018, incluso cuando las plantas de carbón se cerraron”, New York Times , 8 de enero de 2019.

41 Marcelo Gleiser, “ExxonMobil vs. the World”, NPR, 30 de noviembre de 2016; Andy Rowell, “Campaña de negación ‘Drop Dead’ de 25 años de Exxon”, Oil Change International , 14 de abril de 2014.

42 K. William Kapp, Los costos sociales de la empresa privada (Cambridge, Massachusetts: Harvard University Press, 1950), 231.

43 Herman Daly, Del crecimiento no económico a una economía de estado estable (Brookfield, Vermont: Edward Elgar, 2016), 131–44.

44 Samir Amin, “China 2013”, Revisión mensual 64, no. 10 (marzo de 2013): 14–33.

45 Ludwig von Mises, Nación, Estado y Economía (Indianapolis: Liberty Fund, 1983); Ludwig von Mises, Socialismo: un análisis económico y sociológico (Indianapolis: Liberty Fund, 1981).

46 Mises, Socialism, 323–54, 399–406, 413–62, 488–92; Nación, estado y economía, 36–37, 143, 163–65.

47 Mises, socialismo, 421-22.

48 Phillip W. Magness, “Los Orígenes del término peyorativo ‘neoliberalismo’” Instituto Americano para la Investigación Económica 10 de diciembre de 2018; Alfred Meusel, “La crítica civil-social del presente: el nuevo liberalismo (Ludwig von Mises),” La sociedad: Revista internacional para el socialismo y la política1, no 4 (1924): 372-83. (El artículo “El nuevo liberalismo”, que es el primero de una serie de dos partes.) Peter Goller, “Alfred Meusel como crítico de Ludwig Mises y Othmar Spann: Contra el ‘neolberalismo’ y ‘Neoromantik’ (1924), ‘Messages of the Alfred Klahr Society 2 (2003); Peter Goller, “Helene Bauer contra la ideología burguesa neoliberal por Ludwig Mises (1923),” Comunicaciones de Alfred Klahr Society 4 (2005), http: //klahrgesellschaft.at-includes Helene Bauer, “‘Hombre común’ y un Señor mejor” “Adler criticó enérgicamente el intento de Mises de afirmar que las ideas de Marx estaban estrechamente relacionadas con el tradicional estado prusiano autoritario, sobre la base de que todo lo que estaba fuera del neoliberalismo era esencialmente el mismo y que incluso el socialismo democrático era autoritario en su rechazo al liberalismo. Max Adler, “Excursus on Anarchism”, en Austro-marxismo: la ideología de la unidad, ed. Mark E. Blum y William Smalldone (Boston: Brill, 2016), 207.

49 Magness, “Los orígenes peyorativos del término ‘neoliberalismo’”; Meusel, “Der Neu-Liberalismus”, 383; Bauer, “‘Gemeine Mann’ und ein Besserer Herr”; Othmar Spann, Types of Economic Theory (Londres: George Allen y Unwin, 1930), 278–79 (referencia a la “tendencia neoliberal” apareció por primera vez en la edición de 1926). En su libro Tendencias de ideas económicas de 1925 , el economista suizo Hans Honegger escribió sobre el neoliberalismo teórico , pero, en contraste con el tratamiento anterior de Meusel, lo usó para abordar la economía neoclásica en lugar del neoliberalismo de pensadores como Mises. Ver Dieter Plehwe, introducción a The Road from Mount Pèlerined. Philip Morowski y Plehwe (Cambridge, Massachusetts: Harvard University Press, 2009), 10. El término capital móvil a menudo se asocia con Max Weber, donde hizo una breve alusión en su póstuma Historia Económica General de 1923 , pero el término es de hecho ingresó a la teoría marxiana con el análisis anterior del capital financiero (y comercial) internacional de Rudolf Hilferding. Véase Rudolf Hilferding, Finance Capital (Londres: Routledge, 1981), 342, 325–30; Max Weber, General Economic History (Nueva York: Collier, 1961), 242.

50 Von Ludwig von Mises, Liberalismo (Indianapolis: Liberty Fund, 2005), 9.

51 Kari Polanyi-Levitt y Marguerite Mendell, “Los orígenes del fetichismo del mercado”, Revisión mensual 41, no. 2 (junio de 1989): 11–32; Johannes Maerk, “Plan Oder Markt: La batalla de ideas entre el austro-marxismo y el neoliberalismo en Viena” (conferencia, Instituto para las Humanidades, Universidad Simon Fraser, Burnaby, Columbia Británica, Canadá, 13 de septiembre de 2016). Disponible en http://youtube.com.

52 Karl Polanyi, La gran transformación (Boston: Beacon, 1944); Felix Schaffer, “Vorgartenstrasse 203: Extractos de una Memoria”, en Karl Polanyi en Viena, ed. Kenneth McRobbie y Kari Polanyi-Levitt, (Montreal: Black Rose, 2006), 328–46; Kari Polanyi-Levitt, “Rastreando la economía política institucional de Polanyi hasta su fuente de Europa central”, en Karl Polanyi en Viena, 378–91; Eduard Márz, Joseph Schumpeter: erudito, profesor y político (New Haven: Yale University Press, 1991), 101.

53 Gareth Dale, Karl Polanyi: Una vida a la izquierda (Nueva York: Columbia University Press, 2016), 102–3.

54 Harry Magdoff, “Angustia económica internacional y el tercer mundo”, Revisión mensual 33, no. 11 (abril de 1982): 3–5.

55 Estos desarrollos económicos se presentan con gran detalle, como un comentario continuo, en el extraordinario conjunto de libros, basados ​​en artículos recopilados, escritos por Harry Magdoff y Paul Sweezy a fines de la década de los sesenta y finales de los noventa: Paul M. Sweezy y Harry Magdoff. La dinámica del capitalismo estadounidense (Nueva York: Monthly Review Press, 1972); Paul M. Sweezy y Harry Magdoff, El fin de la prosperidad (Nueva York: Monthly Review Press, 1973); Paul M. Sweezy y Harry Magdoff, Estancamiento y la explosión financiera (Nueva York: Monthly Review Press, 1987); y Paul M. Sweezy y Harry Magdoff, The Irreversible Crisis (Nueva York: Monthly Review Press, 1988).

56 Hannah Holleman, Robert W. McChesney, John Bellamy Foster y R. Jamil Jonna, “El estado penal en una era de crisis”, Revisión mensual 61, no. 2 (junio de 2009): 2.

57 Friedrich von Hayek, El camino a la servidumbre (Londres: Routledge, 1944). Como Paul Sweezy escribió sobre El camino a la servidumbre de Hayek , “la elección del liberalismo, en el sentido de individualismo y competencia, como el criterio de juicio, la desviación de la cual debe considerarse un error, le permite agrupar todo pensamiento anti-individualista. y la política juntos como simplemente totalitarios“. Paul M. Sweezy, The Present as History (Nueva York: Monthly Review Press, 1953), 285.

58 Kenn John Kenneth Galbraith, Capitalismo estadounidense: el concepto de poder compensatorio (Londres: Hamish Hamilton, 1957).

59 Philip Mirowski, Nunca deje que una crisis grave se desperdicie (Londres: Verso, 2013), 24, 37–50; David Stedman Jones, Maestro del Universo (Princeton: Princeton University Press, 2012). Mirowski y Jones, a pesar de proporcionar informes detallados de la formación del neoliberalismo en los años posteriores a la Segunda Guerra Mundial, tienen poca o ninguna conciencia de las críticas marxistas (y otras) al neoliberalismo en la década de 1920, ni del conflicto tal como surgió en el siglo XX. Contexto de la Viena Roja.

60 Michel Foucault, El nacimiento de la biopolítica (Nueva York: Palgrave McMillan, 2008), 317. Un ejemplo extremo de tal naturalización es el uso corporativo del término ecosistema para referirse a las cadenas de suministro de productos básicos, como el ecosistema de Apple: una forma de evitar Referencia al sistema de explotación incorporado en el arbitraje laboral global. Ver John Patrick Leary, Palabras clave: El nuevo lenguaje del capitalismo (Chicago: Haymarket, 2018), 72–76.

61 Role El papel de Friedman como portavoz del neoliberalismo es bien conocido. Sobre el papel de James Buchanan, ver Nancy McLean, Democracy in Chains (Nueva York: Viking, 2017).

62 Foucault, El nacimiento de la biopolítica, 133–38; Mirowski, Nunca dejes que una crisis grave se desperdicie, 64; Mises, socialismo, 344–51. En sus memorias, Stigler enfatizó que un objetivo clave de la Escuela de Economía de Chicago, y del neoliberalismo en general, fue la destrucción del concepto de poder de monopolio para contrarrestar “la creciente crítica socialista del capitalismo [que] enfatizó el monopolio”; “’Capitalismo monopolista’ es casi una palabra en esa literatura”. George J. Stigler, Memorias de un economista no regulado (New York: Basic, 1988), 92, 162–63.

63Offer Oferta de Avner y Gabriel Söderberg, The Nobel Factor (Princeton: Princeton University Press, 2016), 101, 130–31.

64 Ver John Cassidy, How Markets Fail (Nueva York: Farrar, Straus y Giroux, 2009), 3–110; Foster y McChesney, The Endless Crisis, 1–28.

65 Sobre cómo el neoliberalismo adquirió un nuevo significado en la era de la financiarización del proceso de acumulación, ver Gérard Duménil y Dominique Levy, Resurgente de la Capital: Raíces de la Revolución Neoliberal (Harvard: Harvard University Press, 2004), 119–20, 156– 67; Foster y McChesney, The Endless Crisis , 44–45.

66 Foster y McChesney, The Endless Crisis, 4, 18. Sobre la concentración de la riqueza, vea Thomas Piketty, Capital en el siglo XXI (Cambridge, Massachusetts: Harvard University Press, 2014), 336–76.

67 Smith, imperialismo en el siglo XXI ; Ernesto Screpanti, El imperialismo global y la gran crisis (Nueva York: Monthly Review Press, 2014).

68 Foster y McChesney, “El capitalismo de la vigilancia”.

69 Prabhat Patnaik, El valor del dinero (Nueva York: Columbia University Press, 2009).

70 Mirowski, Nunca dejes que una crisis grave se desperdicie , 1–6.

71 Karl Marx, “The Value-Form”, Capital & Class no. 4 (1978): 134.

72 Fred Magdoff y Chris Williams, Creando una Sociedad Ecológica (Nueva York: Monthly Review Press, 2017), 25–47.

73 Andreas Malm, Fossil Capital (London: Verso, 2016).

74 James K. Galbraith, The Predator State (Nueva York: Free Press, 2008); Foucault, El nacimiento de la biopolítica, 133.

75 Mirowski, Nunca dejes que una crisis grave se desperdicie, 56–57; Foucault, El nacimiento de la biopolítica, 131.

76 Foucault, El nacimiento de la biopolítica, 131, 145.

77 Mirowski, Nunca dejes que una crisis grave se desperdicie, 57; McLean, Democracia en Cadenas.

78 Marco Boffo, Alfredo Saad-Filho y Ben Fine, “El capitalismo neoliberal: el giro autoritario”, en Socialist Register 2019, 256.

79 Great La Gran Transformación de Polanyi fue una crítica al neoliberalismo de teóricos como Mises y Hayek, quienes en el contexto de Red Vienna defendieron una economía de mercado autorregulada y diseñaron los principales principios de lo que ahora se conoce como neoliberalismo. Sin embargo, la poderosa crítica de Polanyi también debía reflejar un momento de triunfo, la derrota de las tendencias neoliberales en la forma de la “gran transformación”. Es irónico, por lo tanto, que la Sociedad Mont Pèlerin se haya establecido un año después de la publicación de Polanyi. libro, y fue solo con el ascenso al poder del neoliberalismo en los años 70 y 80 que surgió la fascinación actual por Polanyi.

80 Ver Robert W. McChesney, prólogo de Trump en la Casa Blanca, 7–13.

81 Mises, Liberalism, 30. Ver también Herbert Marcuse, Negations (Boston: Beacon, 1968), 10.

82 Hayek citado en Renato Cristi, Carl Schmitt y Authoritarian Liberalism (Cardiff: University of Wales Press, 1998), 168.

83 Friedrich von Hayek, Individualismo y orden económico (Londres, 1949), 22; Paul A. Baran, “Sobre el capitalismo y la libertad”, Monthly Review 42, no. 6 (noviembre de 1990): 36.

84 Foucault, El nacimiento de la biopolítica, 164.

85 Eric Hobsbawm, The Age of Extremes (Nueva York: Vintage, 1994), 584–85.

86 Hobsbawm, La era de los extremos, 563, 569.

87 Ver Edward Said, “Contra Mundum”, London Review of Books 17, no. 5 (1995): 22-23; Justin Rosenberg, “El siglo de Hobsbawm”, Monthly Review 47, no. 3 (julio-agosto de 1995): 139–56; Eugene Genovese, “The Age of Extremes – Review”, New Republic, 17 de abril de 1995.

88 Polanyi, La Gran Transformación, 76.

89 Michael D. Yates, ¿Puede la clase trabajadora cambiar el mundo? (Nueva York: Monthly Review Press, 2018), 134.

90 Jørgen Randers, 2052: Informe al Club de Roma en conmemoración del cuadragésimo aniversario de los “Límites al crecimiento” (White River Junction, Vermont: Chelsea Green, 2012), 14–15, 19–23, 210–17, 248 –49, 296–97.

91 Jacob Burckhardt, Reflexiones sobre la historia (Indianapolis: Liberty, 1979), 213, 224.

92 Georges Lefebvre, La llegada de la Revolución Francesa (Princeton: Princeton University Press, 1947), 212.

93 John Bellamy Foster, “El capitalismo y la acumulación de catástrofes”, Revisión mensual 63, no. 7 (diciembre de 2011): 1–17.

94 Yates, ¿Puede la clase trabajadora cambiar el mundo?, 184–85.

95 Paul M. Sweezy, “Socialismo y ecología”, Revisión mensual 41, no. 4 (septiembre de 1989): 5.

96 Karl Marx y Frederick Engels, Collected Works, vol. 1 (Nueva York: Internacional, 1975), 157.

97 Joseph Schumpeter, Capitalismo, socialismo y democracia (Nueva York: Harper and Row, 1942), 61. Schumpeter era un producto genuino de la Escuela de Economía de Austria, pero era, al mismo tiempo, un pensador muy independiente. Fue el primero en ofrecer una fuerte crítica a la idea de Mises de que un sistema de precios racional no podía desarrollarse bajo el socialismo. Su independencia fue demostrada por su disposición a servir como ministro de finanzas en un gobierno socialista. Véase Márz, Joseph Schumpeter , 99–113, 147–63.

98 Schumpeter, Capitalismo, Socialismo y Democracia, 143.

99 Como enfatiza Antonio Negri, un movimiento inclusivo basado en clases comienza con un “concepto social” de clase divorciada de una construcción meramente económica. Esto significa que la cuestión de la clase trabajadora no puede separarse de temas como el trabajo doméstico de las mujeres, el medio ambiente, la formación de razas, etc. Antonio Negri, “Empezando de nuevo desde Marx”, Filosofía radical 203 (2018).

100 Vea la discusión indispensable de la tecnología socialista en Victor Wallis, Revolución rojo-verde: la política y la tecnología del ecoocialismo (Chicago: Political-Animal, 2018), 54–92.

101 Como comentó Sweezy, no hay “nada en el sistema [capitalista] que se preste o sea compatible con una planificación a largo plazo de un tipo que sería absolutamente esencial para la implementación de un programa ecológico efectivo”, mucho menos la garantía de que El progreso sería compartido equitativamente entre todos en la sociedad. El socialismo, en cambio, es modificable a tales desarrollos sobre una base democrática, precisamente porque significa un alejamiento de la acumulación de capital, las ganancias y la producción de bienes como los fines supremos de la sociedad. Sweezy, “Socialismo y ecología”, 7–8. Podemos ver las fortalezas de la planificación hoy de diferentes maneras en estados como Venezuela, con sus municipios y consejos comunales, y en Cuba con sus enormes éxitos sociales y ecológicos, a pesar de que ambos han sido sometidos a enormes presiones económicas y políticas, así como amenazas militares, que emanan de los Estados Unidos. Ver a John Bellamy Foster, “Chávez y el estado comunal” Revisión mensual 66, no. 11 (abril de 2015): 1–17.

102 Sobre el desarrollo humano sostenible, vea Paul Burkett, “La visión de Marx del desarrollo humano sostenible”, Revisión mensual 57, no. 5 (octubre de 2005): 34–62.

103 El problema de la conversión ecológica se aborda sistemáticamente en Wallis, Revolución Rojo-Verde. Ver también Magdoff y Williams, Creando una Sociedad Ecológica , 283–329; Angus, frente al antropoceno, 189-208; y Fred Magdoff y John Bellamy Foster, Lo que todo ambientalista debe saber sobre el capitalismo (Nueva York: Monthly Review Press, 2011), 121–44. Sobre una estrategia democrática y socialista radical en los Estados Unidos, ver Robert W. McChesney y John Nichols, People Get Ready (Nueva York: Nación, 2016), 245–76.

104 Sobre una nueva internacional, vea István Mészáros, La necesidad de control social (Nueva York: Monthly Review Press, 2015), 199–217; Samir Amin, “Es imperativo reconstruir la Internacional de Trabajadores y Pueblos”, IDEAS, 3 de julio de 2018.

105 Karl Marx, Una contribución a una crítica de la economía política (Moscú: Progreso, 1970), 21.

106 Ver John Bellamy Foster, “La ecología de la economía política marxiana”, Monthly Review 63, no. 4 (septiembre de 2011): 5–14; Robert W. McChesney, Communication Revolution (Nueva York: New Press, 2007).

Fuente: https://kritica.info/el-capitalismo-ha-fracasado-que-viene-a-continuacion/

Pourquoi les capitalistes détestent-ils le socialisme ?

7 Mar

Par Dmitry Orlov – Le 28 février 2019

Non, je ne vote pas… Pas tant qu’il n’y aura pas quelqu’un qui pourra défendre les droits des propriétaires fonciers masculins aisés !

 

Les capitalistes détestent-ils le socialisme ? Si vous lisez certaines publications capitalistes – qui sont presque toutes des publications privées, plus toutes les publications financées par le gouvernement – à moins que le gouvernement ne soit un gouvernement socialiste, vous en sortez inévitablement en pensant que le socialisme est quelque chose de mauvais. Les raisons invoquées pour expliquer cette situation varient : le socialisme produit des résultats économiques inférieurs ; le socialisme crée des risques moraux ; le socialisme finit par échouer. Rien de tout cela n’est convaincant. Le capitalisme est tout à fait capable de produire des résultats économiques inférieurs aussi et, en regardant autour de la planète, il le fait avec une certaine régularité. Le capitalisme crée un risque moral unique – faire passer l’argent et la propriété avant les gens – qui est plus grand et plus corrosif socialement que tous ceux créés par le socialisme. Et même si les régimes socialistes finissent par s’effondrer, il en va de même pour tous les régimes capitalistes, car rien ne dure éternellement. Ce ne sont évidemment pas les vraies raisons. Quelle est la vraie raison ?


Eh bien, ça pourrait être aussi simple que ça : les capitalistes détestent le socialisme parce qu’il n’est pas capitaliste. Par conséquent, il ne donne pas la priorité aux souhaits des capitalistes – pour accumuler une richesse et un contrôle illimités, pour créer des élites motivées financièrement qui sont prêtes à perpétuer des systèmes de gouvernance oligarchiques, pour ignorer les besoins sociaux et pour traiter la population comme une ressource naturelle à exploiter à des fins privées … – en oubliant les souhaits ou les besoins de la population.

Sur le plan international, les pays socialistes sont des coquilles difficiles à casser pour les capitalistes : ils ne peuvent pas simplement cibler un pays pauvre sans méfiance, l’assouplir avec un peu de guerre commerciale, entrer et acheter tous ses actifs pour des cacahuètes, dire à sa population de se mettre au camping, exporter et vendre tout ce qui n’est pas solidement fixé au sol et finalement imposer à ce qui reste une dette publique qui ne pourra jamais être payée. Les gouvernements socialistes ne sont pas disposés à un tel traitement, et même s’ils sont renversés et remplacés par des marionnettes pro-capitalistes (les événements actuels au Venezuela viennent à l’esprit), le peuple, dont l’esprit a été empoisonné par la pensée socialiste, enverra M. Kalachnikov pour négocier et truffer les capitalistes de plombs. Évidemment, cette perspective n’excite pas les capitalistes vautours.

Mais même les capitalistes non-vautours qui acceptent de jouer avec un système socialiste se voient couper les ailes par une fiscalité progressive, l’insistance sur la propriété publique des grandes institutions et une part importante de l’État dans les entreprises publiques stratégiquement importantes, et cela engendre du ressentiment parmi eux.

Ainsi, à la question « Les capitalistes haïssent-ils le socialisme », il faudrait répondre par une autre question, telle que « Le Pape a-t-il un balcon ? » ou « Moscou est-elle la capitale de la Russie ? ». Maintenant que nous avons abordé la question de savoir si les capitalistes détestent le socialisme, et pourquoi, nous pouvons passer à une question plus importante et plus pertinente : « Devriez-vous haïr le socialisme et, si oui, pourquoi ? ».

Peut-être êtes-vous capitaliste vous-même, avec quelques milliards de dollars de valeur nette (le milliard est la nouvelle unité qui remplace le million, vous savez). Cela expliquerait votre attitude ; pour ce qui est de savoir pourquoi, voir ci-dessus.

Ou peut-être êtes-vous un aspirant capitaliste : vous avez amassé ou hérité d’une certaine richesse et, comme un prédateur qui a goûté au sang humain, vous en voulez plus ! Et vous pensez (peut-être à juste titre) que le capitalisme vous offrira de meilleures chances d’accumuler encore plus de richesses que le socialisme.

Ou peut-être avez-vous vécu dans un pays où toutes les entreprises de médias de masse sont privées (et appartiennent à des capitalistes, évidemment) et où, à l’exception peut-être de certains professeurs d’université, tous ceux que vous avez eu l’occasion d’écouter n’ont cessé de faire de la propagande capitaliste. C’est ainsi que vous avez grandi en pensant que les riches sont bons, les pauvres sont mauvais et que vous voulez vous améliorer en devenant plus riche – aux dépens de tous les autres si nécessaire (bien que les scénarios « gagnant-gagnant » soient bien sûr préférables). Il est inévitable, pensez-vous maintenant, que quelques-uns gagnent et les autres perdent. Ceux qui perdent le font parce qu’ils manquent de bon sens, de savoir-faire ou d’une autre qualité digne d’éloges. Dans votre esprit, le socialisme en tant que marque a été associé à des étrangers suspicieux et louches – les Chinois, les Russes ou ces horribles Scandinaves !

Il y a d’autres raisons pour lesquelles vous pourriez trouver rationnel de haïr le socialisme ; par exemple, vous pourriez être un psychopathe né, ou peut-être que votre salaire dépend de vos mauvaises paroles sur le socialisme et vous préférez aussi le détester afin d’éviter la dissonance cognitive. Ou peut-être êtes-vous un misanthrope par nature, ne pouvant pas être convaincu de la bonté innée de l’humanité, et tout système qui fait appel à la meilleure nature de chacun (comme le socialisme doit le faire) suscite en vous de puissants cris : « Charlatans !! »

Quoi qu’il en soit, veuillez vous demander pourquoi vous détestez le socialisme (si c’est le cas) parce qu’aux fins de cette discussion, il serait utile que vous ne le détestiez pas. Alternativement (si c’est trop difficile pour vous), vous pourriez plutôt décider que vous détestez aussi le capitalisme, en uniformisant les règles du jeu.

Une fois cette question évacuée, nous pouvons passer à l’évaluation réelle de la valeur du socialisme. Procure-t-il de meilleurs résultats économiques ? Eh bien, non, généralement pas. Il produit de meilleurs résultats sociaux, de sorte que, par exemple, Cuba a la population en meilleure santé, la plus instruite et la plus heureuse de toute l’Amérique latine, mais peu de gens pourraient prétendre que l’économie cubaine mérite d’être célébrée. En fait, une économie capitaliste saine et en pleine croissance produit généralement de meilleurs résultats pour à peu près tout le monde, à condition qu’elle dispose de mécanismes rudimentaires de partage des richesses (lois sur le salaire minimum, certains soins de santé publique, un peu d’éducation gratuite, etc.), surtout si elle a encore des nations autrefois socialistes et des pays du tiers monde à voler et piller.

Mais ce n’est plus une situation dont nous devons nous préoccuper. Les économies capitalistes saines et en pleine croissance deviennent depuis peu un oiseau de nuit qui peut à la limite encore mériter une étude académique – la façon dont les biologistes de l’évolution étudient le dodo ou le cœlacanthe – mais trop rare pour être d’intérêt général. Nous devrions plutôt examiner ce qui est réel et examiner les mérites relatifs des formes capitalistes et socialistes d’organisation sociale dans le contexte de la dégénérescence, de la perturbation et de l’effondrement économiques.

Pourquoi une économie saine et en pleine croissance est-elle maintenant une idée si aberrante que nous n’avons plus à nous en préoccuper ? Il y a trois raisons principales.

La première est juste la réalité que les économies capitalistes développées n’ont pas du tout connu de croissance depuis le début de ce siècle. Oui, elles rapportent des chiffres positifs du PIB (pas trop positifs, mais quand même), mais ils sont trompeurs parce qu’ils ne soustraient pas la dette. La dette peut ne pas poser de problème si elle est remboursable, c’est-à-dire si la croissance est suffisante pour la compenser, car une économie qui croit rend un même niveau d’endettement plus faible, relativement. Mais toutes les économies capitalistes développées ne peuvent continuer à fonctionner économiquement qu’en reconvertissant une grande partie de leur ancienne dette en une nouvelle dette plus quelques ajouts.

Et la principale raison pour laquelle la croissance n’est plus possible, c’est l’épuisement des ressources, surtout en ce qui concerne l’énergie. Le pic pétrolier, c’est du passé, le pic charbon, c’est du présent, et il n’y a rien pour compenser. Les améliorations en matière d’énergie de remplacement et d’efficacité énergétique ont absorbé environ 20 % de tous les nouveaux investissements dans le domaine de l’énergie dans le monde, mais n’ont permis de réduire que de 0,8 % par an la consommation relative d’énergie fossile. Cela n’a pratiquement pas eu d’effet sur l’utilisation du pétrole : si vous voulez faire croître votre économie d’une certaine manière, vous vous rendrez compte que vous êtes obligé d’augmenter votre consommation de pétrole de presque autant. Oui, un peu de transport routier peut fonctionner au gaz naturel et les chemins de fer peuvent être électrifiés, mais pour la plupart des formes d’activité économique, pour une grande variété de raisons techniques, il n’existe tout simplement pas de substitut au pétrole.

La dernière raison pour laquelle il est peu probable que la croissance économique se poursuive est le changement climatique rapide. Chaque année, il devient de plus en plus coûteux d’assurer les actifs contre les effets des bouleversements climatiques – sécheresses, inondations, feux de forêt, inondations côtières, vagues de chaleur, tempêtes plus violentes, etc. C’est déjà un effet économique majeur, mais l’ampleur des dommages liés au changement climatique n’augmente pas linéairement mais double, donc nous n’avons encore rien vu.

L’économie risque fort d’aller de mal en pis, et c’est là que le socialisme commence vraiment à briller : il a de bien meilleurs modes d’échec. Alors que dans un système capitaliste, les entreprises peuvent être poussées à la faillite par une pénurie de ressources ou une flambée des taux d’intérêt, dans un système socialiste, elles peuvent simplement continuer à fonctionner à un niveau inférieur. Sous le capitalisme, si tout le monde perd de l’argent, il n’y a pas de motif de profit, et sans motif de profit, il n’y a aucune incitation à faire quoi que ce soit. Les marchés cessent de fonctionner, le commerce s’arrête et les gens perdent l’accès à ce dont ils ont besoin pour vivre. En conséquence, une économie capitaliste s’effondre beaucoup plus vite et beaucoup plus profondément qu’une économie socialiste.

Une économie socialiste, par contre, se concentre directement sur la production et la distribution de produits et de services. Elle est motivée par des besoins publics plutôt que par des désirs privés et n’est pas privée de sa raison d’être lorsque le profit disparaît. Sa principale faiblesse est qu’elle repose sur la solidarité, la bonne volonté et la compassion à l’égard de son prochain, qui sont toutes des qualités en quantité limitée qui peuvent s’épuiser dangereusement, surtout si les besoins fondamentaux ne sont pas satisfaits. Contrairement au capitalisme, le socialisme ne peut pas puiser dans les réserves illimitées de qualités humaines de base telles que la cupidité, la rapacité et l’avarice. Mais contrairement au capitalisme, il ne s’effondre pas automatiquement dès qu’il ne parvient pas à apaiser ces qualités de base. Au lieu de cela, il peut se débrouiller cahincaha pratiquement sans limites. Si moins de nourriture peut être produite, moins sera distribuée, mais si cela est fait correctement, personne ne se sentira trompé. Bref, le socialisme a de bien meilleures capacités pour s’en sortir au fur et à mesure que la situation s’aggrave.

Il y a actuellement un regain d’intérêt pour le socialisme chez les jeunes aux États-Unis. Certains analystes affirment que, compte tenu de leurs préférences, un mouvement vers le socialisme est presque inévitable. Les critiques du socialisme expriment souvent l’opinion que le socialisme ne fonctionnera pas, dans le sens de produire un résultat économique positif. Mais je dirais que les résultats économiques positifs ne sont pas quelque chose dont nous devons tenir compte ; c’est le genre de licornes, d’arcs-en-ciel et de muffins infectés par l’IA qui sautent dans votre bouche quand ils sentent à distance que vous avez faim. Tout cela mérite peut-être d’être pris en considération à un certain niveau, mais ce dont nous devrions d’abord nous préoccuper, c’est d’avoir les conditions préalables à la survie de base. Et ici, le socialisme brille vraiment parce qu’il a de bien meilleures capacités à survivre à la faillite que le capitalisme.

Dmitry Orlov

Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateur de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

 

Veritas : Estados Unidos causa miles de muertos en Venezuela

7 Mar

Cada orden ejecutiva anunciada por Trump en la que se imponen sanciones económicas a Venezuela incluye una frase que declara que Venezuela está causando una “emergencia nacional” a Estados Unidos y que representa “una amenaza inusual y extraordinaria para la seguridad nacional” de Estados Unidos.

tio-sam

El hecho de que estas absurdas afirmaciones hayan pasado desapercibidas en los principales medios de comunicación muestra cuán débil es el Estado de derecho en Estados Unidos en lo referido a la política exterior, tal y como han señalado expertos legales. Esto es especialmente cierto para aquellas medidas de agresión perpetradas por nuestro gobierno y que tienen como consecuencia la muerte de personas en otros países.

Y no hay que equivocarse al respecto: las sanciones de Estados Unidos a Venezuela están matando personas y han estado matando personas ya por algún tiempo, como ha señalado el economista de la oposición Francisco Rodríguez, el principal experto en el mundo en economía venezolana.

No existen estimaciones de la cantidad de muertos ocasionados por las sanciones, pero dada la experiencia en países con situaciones similares, es probable que haya miles o decenas de miles hasta el momento. Y empeorará rápidamente si las recientes sanciones persisten.

¿Cómo es que las sanciones matan gente? En general, lo hacen dañando la economía. Esto incluye pérdidas de empleo e ingresos de quienes ya enfrentan una situación desesperada; pero sobre todo, incluye la disminución del acceso a bienes esenciales para salvar vidas, como medicamentos, suministros médicos y atención médica.

Por ejemplo, en la década de 1990 en Irak, la cantidad de niños que murieron a causa de las sanciones se contaron por los cientos de miles.

Pero el pueblo venezolano ha sido incluso más vulnerable a las sanciones económicas de Estados Unidos que el iraquí. Venezuela depende de las exportaciones de petróleo para casi todos los dólares que la economía necesita para importar artículos de primera necesidad, como medicamentos y alimentos. Esto significa que todo lo que reduce la producción de petróleo está afectando principalmente al común de la población, pues reduce los dólares que el sector privado y el gobierno emplean para importar bienes que cubran las necesidades básicas de las personas, así como para el transporte, piezas de repuesto y la mayoría de los artículos que la economía requiere para funcionar.

Las sanciones de Trump de agosto de 2017 impusieron un embargo financiero que ha cortado casi todo el acceso de Venezuela a la obtención de préstamos. Esto tuvo un enorme impacto en la producción de petróleo, que ya había estado disminuyendo. La tasa de declive se aceleró rápidamente; durante el año posterior a las sanciones, caería en 700,000 barriles por día, aproximadamente tres veces más rápido que en los 20 meses anteriores. Esta aceleración en la pérdida de producción de petróleo posterior a las sanciones equivale a la pérdida de más de $6 mil millones. A modo de comparación, cuando la economía venezolana estaba creciendo, Venezuela gastaba alrededor de $2 mil millones por año solo en medicamentos. Se ha estimado que el total de las importaciones de bienes para 2018 fue de $11.7 mil millones.

Cuando se impusieron estas sanciones, Venezuela ya sufría una profunda recesión y tenía problemas en la balanza de pagos, los que requerían una reestructuración de la deuda. Para reestructurar la deuda, el gobierno tiene que ser capaz de emitir nuevos bonos, pero las sanciones de Estados Unidos hicieron esto imposible.

Las sanciones de Trump –tanto las sanciones de agosto de 2017 como el nuevo embargo de petróleo– hacen que también sea casi imposible para el Gobierno tomar medidas que pongan fin a la hiperinflación, la que actualmente se estima en 1.6 millones por ciento anual. Para estabilizar la hiperinflación se debe restaurar la fe en la moneda nacional. Esto podría hacerse a través de la creación de un nuevo sistema de tasa de cambio y otras medidas que requerirían el acceso al sistema financiero internacional basado en el dólar. Sin embargo, las sanciones lo impiden.

Las sanciones impuestas por el Gobierno de Obama en marzo de 2015 (para las que igualmente se declaró una “emergencia nacional”) tuvieron también un impacto muy grave. Esto es bastante conocido dentro de las instituciones financieras, pero por lo general no se informa en los principales medios de comunicación, los que abordan estas sanciones tal y como las anuncia el Gobierno de EEUU, como “sanciones impuestas a individuos”. Pero cuando los individuos son funcionarios gubernamentales de alto rango, por ejemplo, el ministro de Economía y Finanzas, las sanciones causan enormes problemas, ya que estos funcionarios son aislados de las transacciones necesarias en la mayor parte del sistema financiero mundial.

Las instituciones financieras se alejaron cada vez más de Venezuela después de marzo de 2015, ya que vieron los riesgos de otorgar préstamos a un Gobierno que Estados Unidos estaba cada vez más decidido a derribar y, a medida que la economía empeoraba, parecía más probable que tuviera éxito. El sector privado venezolano se vio privado del acceso vital al crédito, lo que contribuyó a la caída sin precedentes –en realidad, casi increíble– del 80 por ciento de las importaciones en los últimos seis años, lo que ha devastado esta economía dependiente de las importaciones.

El 23 de enero, el Gobierno de Trump anunció que estaba reconociendo a Juan Guaidó, actualmente jefe de la Asamblea Nacional de Venezuela, como “presidente interino” del país. Al hacerlo (junto con los países aliados políticamente), Washington impuso básicamente un embargo comercial contra Venezuela. Esto es así ya que cualquier ingreso proveniente de las ventas de petróleo de cerca de las tres cuartas partes de los mercados de exportación de Venezuela (Estados Unidos y sus aliados) ya no se destinará al Gobierno, sino al “presidente interino”. Se establecieron algunas excepciones temporales para las compañías petroleras estadounidenses, pero este embargo es lo suficientemente amplio como para multiplicar rápidamente el daño económico, el sufrimiento y la muerte que han causado las sanciones anteriores.

En una declaración sobre las recientes sanciones emitida por la Oficina del Alto Comisionado de las Naciones Unidas para los Derechos Humanos, se señaló que “precipitar una crisis económica y humanitaria en Venezuela no es una base para la solución pacífica de las controversias”.

Siguiendo las declaraciones y acciones del equipo de Trump (incluido el asesor de seguridad nacional, John Bolton, el senador Marco Rubio y el criminal de guerra de los años ochenta y ahora enviado especial a Venezuela, Elliott Abrams) se desprende que no están interesados en una resolución pacífica a la crisis venezolana. No son de los que se preocupan por la cantidad de personas que morirán en el camino que lleve al derrocamiento del Gobierno.

La verdadera pregunta es por qué reconocidos progresistas de la talla de la presidenta de la Cámara de Representantes del Congreso, Nancy Pelosi, apoyan esta operación ilegal y cruel. ¿Acaso es posible que no sepan lo que están haciendo Trump y sus sanciones?

Mark Weisbrot. Codirector del Centro de Investigación en Economía y Política (Center for Economic and Policy Research, CEPR) en Washington D.C. y presidente de la organización Just Foreign Policy. También es autor del libro Fracaso. Lo que los ‘expertos’ no entendieron de la economía global (2016, Akal, Madrid).

Fuente: http://www.pagina12.com.ar/178763-estados-unidos-causa-miles-de-muertos-en-venezuela

L’économie actuelle Étasunienne 8/2018

29 Sep

Crises Amérique

La situation financière U.S.

Les prévisions à long terme du bilan des États-Unis continuent à s’aggraver progressivement. Malheureusement, depuis que le marché boursier a flambé et que les chiffres du PIB semblent satisfaisants, la plupart des Étasuniens supposent que l’économie de leur pays se porte bien. Mais il faut dire que le marché boursier montait en flèche et les chiffres du PIB semblaient corrects juste avant la grande crise financière de 2008, et nous avons vu ce que cela a donné. La vérité est que le PIB n’est pas la meilleure mesure pour la santé de l’économie. Juger l’économie étasunienne par rapport au PIB revient essentiellement à mesurer la santé financière d’une personne relativement à ses dépenses. C’est ce que je vais essayer d’illustrer ici.

Si je sortais tout de suite, obtenais un certain nombre de nouvelles cartes de crédit et commençais à dépenser comme si demain n’existait pas, cela signifierait-il que ma situation financière se serait améliorée ?

Non, en fait, cela signifierait que ma situation financière à long terme a au contraire empiré.

Le PIB est une mesure de l’activité économique de notre société, et c’est essentiellement une indication du montant d’argent échangé.

Mais le fait que plus d’argent change de mains ne veut pas dire que les choses s’améliorent. Ce qui compte vraiment est ce qui arrive aux actifs et aux passifs. En d’autres termes, est-ce que de la richesse a été créée ou bien a-t’on simplement accumulé de la dette ?

Malheureusement, il n’y a qu’une poignée de points positifs dans notre économie. Quelques très grandes entreprises technologiques, comme Apple, amassent de la richesse, mais à peu près partout la dette augmente à un rythme sans précédent. La dette des ménages n’a jamais été aussi élevée. La dette des entreprises a doublé depuis la dernière crise financière. La dette publique des États et des collectivités locales a atteint un niveau record et la dette publique étasunienne est complètement hors de contrôle.

Si je sortais demain et dépensais $20 000 avec un lot de nouvelles cartes de crédit, je pourrais prétendre que mon « PIB personnel » monte en flèche parce que je dépense beaucoup plus qu’avant. Mais ma vantardise serait inutile car, en réalité, je mettrais simplement ma famille dans une situation financière extrêmement précaire.

La croissance économique qui résulte de l’accroissement continu de la dette n’est pas une chose positive. Je souhaite que plus de gens comprennent ce concept très basique. Voici dix indicateurs qui montrent que la situation financière actuelle des États-Unis est une vision d’horreur…

1. Le crédit à la consommation aux États-Unis vient d’atteindre un nouveau record. Au deuxième trimestre de 2008, le total des  crédits à la consommation avait atteint $2 630 milliards et, dix ans plus tard, ce chiffre a  grimpé à $3 870 milliards. Cela représente une augmentation de 48% en une seule décennie.

2. La dette étudiante a pour la première fois dépassé les $1 500 milliards. Au cours des huit dernières années, le montant total de l’endettement des étudiants aux États-Unis a  augmenté de 79%.

3. Selon la Réserve fédérale, le taux de défaillance des cartes de crédit aux États-Unis a  augmenté pendant sept trimestres consécutifs.

4. Une enquête récente a  révélé que 42% des consommateurs étasuniens ont payé en retard leur factures de carte de crédit « au moins une fois au cours de la dernière année » et 24% des consommateurs étasuniens les ont  payées en retard « plus d’une fois au cours de la dernière année ».

5. Les salaires réels aux États-Unis viennent d’atteindre leur  niveau le plus bas depuis six ans.

6. Selon une  étude récente« le taux de faillite personnelle des gens âgés de 65 ans et plus est trois fois supérieur à celui de 1991 ».

7. Nous sommes au cœur de la plus grande « apocalypse de la vente au détail » dans l’histoire étasunienne. À ce jour, en 2018, 57 grandes surfaces ont  annoncé des fermetures de magasins.

8. Le déficit budgétaire officiel des États-Unis est en hausse de 21% sous le président Trump.

9. On prévoit que le service de la dette publique cette année  dépassera pour la première fois les $500 milliards.

10. Goldman Sachs prévoit que le déficit budgétaire annuel  dépassera les $2 000 milliards d’ici 2028.

Et je n’ai même pas parlé des passifs non capitalisés. Ce sont essentiellement des engagements futurs pour lesquels nous n’avons pas d’argent.

Selon le professeur Larry Kotlikoff, en ce moment nos engagements non capitalisés  dépassent largement les $200 000 milliards.

Si les personnes, les entreprises, les États et gouvernements locaux et le gouvernement fédéral cessaient tous de s’endetter, nous nous enfoncerions immédiatement dans la plus grande dépression économique de l’histoire des États-Unis.

Le système est profondément brisé, et la seule façon de maintenir cette bulle de dette est de continuer à l’accroître encore plus.

Toute personne qui croit que l’économie étasunienne est « réparée » est complètement dans l’erreur. RIEN n’a été arrangé. Au lieu de cela, nos déséquilibres financiers à long terme s’aggravent à un rythme croissant.

Malheureusement, l’attitude du grand public est exactement similaire à ce qu’elle était juste avant la grande crise financière de 2008. La plupart des gens semblent assumer que n’ayant pas subi jusqu’à présent de conséquences néfastes résultant de nos très idiotes décisions, aucune conséquence dommageable ne se produira.

Beaucoup supposent également que depuis que le contrôle de la Maison Blanche a changé, les choses vont s’améliorer par magie.

Bien sûr, la vérité est que la seule façon de résoudre nos problèmes à long terme est de s’attaquer à leur origine, ce qui n’est tout simplement pas le cas.

Comme j’ai beaucoup voyagé au cours de l’année écoulée, j’ai découvert que la plupart des Étasuniens ne veulent pas apporter de changements fondamentaux au système actuel, car ils ont l’illusion qu’il fonctionne très bien. Donc, il faudra probablement une autre crise majeure avant que la plupart des gens soient prêts à envisager des changements fondamentaux, et quand cela arrivera, nous devrons être prêts à l’expliquer au public.

Le système que nous avons aujourd’hui, est fondamentalement malsain. Nous avons désespérément besoin de revenir aux valeurs et aux principes sur lesquels notre pays a été fondé, mais tant que les choses n’ont pas commencé à aller vraiment, vraiment mal, il est fort peu probable que le peuple étasunien soit prêt à accepter ces changements.

Michael Snyder est un écrivain syndiqué, une personnalité médiatique et un militant politique. Il est l’éditeur de  The Most Important News et l’auteur de quatre ouvrages, dont  The Beginning of the End et  Living A Life That Really Matters

Traduit par  Alexandre Moumbaris relu par Marie-José Moumbaris

Merci à :  le sakerfrancophone.fr

 

ACTUALITÉS : La Macronerie

11 Jul

La Macronerie

Ils ont dit qu’ils allaient « changer le monde ». Le collier des « Yes We Can » est tressé  de fausses perles. À quoi donc rêvent les moutons électriques? Nous sommes des évasifs trafiqués, mourant de faim. D’une faim qu’ils ne comprennent pas. La faim de ne plus avoir peur que NOTRE Terre nous échappe. Ce qui appartient à tous les vivants.

Ils ont tous dit qu’ils amélioreraient le monde. Ce n’est pas de leur faute: ils passent comme le charbon dans une chaudière de Titanic.  Il font avancer un bateau-Terre flambant dans l’espace.  On entend les mêmes mots, les mêmes formules depuis des décennies. Des pubs sonores et aseptisées. Raides, frappantes, et à la captation naïve.

Qui a dit que le monde, les gens devrais-je dire, devaient vivre selon l’ordre des banquiers, de la globalisation, et de la destruction continue? Nous voulons seulement être humains et vivre de ce petit paradis. Sans même demander l’éternité…

On leur demande une bougie, ils vous offrent des feux d’artifice. On leur demande la paix, ils nous demandent d’acheter des armes… pour la paix. Ils se disent serviteurs des peuples. Ils sont les servants de messe des banques. Une église qui a pris la place d’une autre…

On a tout volé aux vivants, on a tout pris aux vivants, on a découpé la Terre en pointes de tarte, en carrés, en cercles. Les riches, les pouvoirés, les en « chanteurs » de fin de mandats resteront de ces corbeaux qui veulent notre fromage.

G.P ( La Vidure )

Coup d’État aux élections françaises 2017

27 Abr

Premier tour de manège des érections franchouilles…

Les Franchouillards débandent, les franchouillardes ne mouillent plus…
J’ai connu ça aussi, mais dans d’autres circonstances, par exemple : lorsque Sarko 1er a fait revoter en interne pour contrer le NON à l’Europe des Français…, lorsque le fisc sous la houlette d’un inspecteur qui travaillait aussi pour Hommell m’a imposé 117 millions d’office soi-disant que j’étais l’organisateur des 24h du Mans… lorsque j’allais à l’entretien dans une concession Ferrari… et… après avoir roulé en Vector… entre autres joyeusetés… Sur le tard, je me suis (enfin) rendu compte que les plus grandes richesses financières se pompent dans le puits sans fond de la bêtise humaine…, depuis toujours…

Ce matin, lendemain du premier tour,, je regarde les gens , non pas « Les Gens », juste les gens, le péquin moyen…, qui s’en va au taf, amorphe…, qui le regard vide, casque sur les oreilles…, qui plongé dans son gratuit lobotomisant…, qui cherche ce qu’il doit penser de la soirée d’hier, a t-il gagné, a t-il perdu ???
Se rassurer, garder l’espoir de la mort lente…
Parce que nous en sommes la, juste aux portes de l’étouffoir, et tous poussent derrière, pour voir pourquoi l’attroupement…

Les informations qui ont été utilisées pour cette analyse ont été recoupées et vérifiées conformément aux principes de la charte journalistique de Munich. Elles ont pour origine des articles de presse, interviews télé, images et ouvrages dont les auteurs sont connus et reconnus pour la fiabilité de leurs recherches. Il serait trop long de les énumérer ici. Loin de tout name-droping, vous trouverez en fin de publication les références. Mais tout est vérifiable. Attention, cependant aux sites complotistes, confusionnistes où d’extrême droite. Assurez vous que les sites que vous consultez soient reconnus pour le sérieux de leurs publications. Préférez les sites de recherches universitaires. A ceux qui disent que cet article est complotiste, il s’agit, tout simplement, d’un propos irresponsable qui a pour objectif de discréditer toutes critiques à l’égard de pratiques qui mettent en danger la démocratie. Mais plus grave encore cela permet de les avaliser. Il est urgent de cesser ce genre d’accusation un peu simpliste et de poser les vraies questions. En l’occurence a-t-on oui ou non utilisé l’appareil d’État à des fins de stratégies politiques? Les relais d’influence sont -ils réels ? Les media et les instituts de sondage sont ils indépendants? etc. Ce sont les questions centrales du débat.

Propos liminaires.

Une fois de plus, cet article est long. Prenez le temps de le lire tranquillement, mais lisez le. Il révèle comment certains acteurs ont préparé minutieusement ce qu’il faut bien appeler un coup d’État. Il s’agit pour eux de pérenniser, coûte que coûte, la politique engagée par François Hollande. Alors qu’ils se persuadent de servir les desseins heureux de la France, ces putschistes sont en passe de réussir leur ultime objectif, celui de faire perdre à notre pays son libre arbitre, en soumettant son peuple et en violant la démocratie… L’heure est grave.

Avant –propos.

En 2005, vous avez, pour certains d’entre vous, participé au referendum du TCE (Traité pour une Constitution Européenne) vous avez détesté le battage médiatique outrancier pour le « oui » ? Vous avez applaudi son rejet par 55% des Français ? Vous avez protesté contre la transformation du TCE en Traité de Lisbonne adopté par le Parlement réuni en Congrès en 2012 ? Vous avez hurlé au déni de démocratie ? Un coup porté à la voix du peuple…un véritable coup d’État ?

Eh bien c’est, à peu de chose près, ce qui se passe aujourd’hui pour faire élire un candidat choisi par la même oligarchie, par les mêmes élus de gauche et de droite, par les mêmes media et pour les mêmes objectifs. Exactement les mêmes. De VGE à Cohn Bendit en passant par Hollande et Bayrou, de TF1 à Libération, du Monde au journal Les Échos, les Pineau, Arnault, Bolloré, tous participent à la promotion d’un seul et même vœu… le « oui » pour Emmanuel Macron.

Dans « Macron ciblé par la CIA » publié sur ce même blog (que je vous conseille de lire avant cette publication) il a été démontré comment ce jeune banquier-énarque a été porté au cœur de l’appareil d’État par des apparatchiks européistes et atlantistes.

Aujourd’hui, il est l’heure pour ces gens là de passer à la phase opérationnelle. Ce qui se prépare en France à l’occasion de ces élections présidentielles peut être qualifié de coup d’État, tant les séquences collent exactement à la définition qu’en font des spécialistes.

Par la manipulation de l’opinion publique et la maitrise des structures de l’État, des hauts fonctionnaires, des hommes politiques, des élus et des journalistes véritables mercenaires au service des patrons de grandes entreprises multinationales et de la finance internationale tentent de soumettre le peuple français à un destin qu’il ne s’est pas choisi. De gauche à droite, du PS au Centre, contre le restant de l’échiquier politique une minorité s’apprête à prendre le pouvoir en France…

Un article signé Bruno Roger Petit, dans le numéro de « Challenges » du 15 mars 2017 et titré « Mélenchon et sa constituante : l’inquiétante promesse d’un coup d’état permanent… » raconte : « Depuis des mois, sous prétexte de renouveau démocratique, Jean-Luc Mélenchon promet une assemblée constituante pour aller à la VIe République. En apparence, c’est démocratique, mais si l’on y regarde de plus près, ce projet du futur Mélenchon s’apparente à un coup d’État populiste ». Cet article est, en vérité, un contre feu. Il est l’arbre qui cache la forêt.

Après s’en être pris, sur le même registre, à Fillon et à Le Pen, Bruno Roger Petit qualifie, avec une mansuétude consternante, la candidature de Macron de « 18 Brumaire de la bienveillance ». Mansuétude ? Pas tant que ça. L’employeur de ce journaliste n’est autre que Claude Perdriel, patron de presse et… soutien actif de Macron.

L’observation est cocasse dans la mesure où c’est en France, à l’occasion du 18 Brumaire, que nait l’expression « coup d’État », celui de Bonaparte…

Ce journaliste serait-il assez pervers pour nous suggérer de façon subliminale ce qui en train de se tramer dans cette élection ? Après l’analyse, pour le moins farfelue, de la constituante de Mélenchon (que dire alors de la Constitution de 1958 !?!), voyons si la candidature de Macron est un « 18 Brumaire de la bienveillance »

D’un point de vue historique – y compris dans l’époque contemporaine – le coup d’État a été l’un des moyens les plus fréquemment utilisés pour accéder au pouvoir. D’ailleurs selon les spécialistes plus de la moitié des gouvernements du monde le seraient devenus grâce à ce procédé.

On peut décrire de manière assez précise les techniques opératoires, violentes ou non, de la prise de pouvoir. Ainsi, on observe qu’il s’agit d’abord, pour les auteurs, de s’emparer des structures de l’État, de s’assurer de la maitrise de l’opinion publique, de veiller à une synergie avec le contexte international avant de légitimer le processus, soit par la force, soit par des élections.

Nous allons dans cette publication analyser tous ces points, un par un, en cherchant, à chaque fois, à valider l’hypothèse avant de conclure sur la dangerosité de l’avènement de ce pouvoir en France.

S’emparer de l’appareil d’État

La technique de base du coup d’État consiste à s’emparer des organes centraux de l’administration et en l’occurrence, des institutions de la République. Les auteurs, nous disent les spécialistes, appartiennent le plus souvent eux-mêmes, aux structures étatiques. Nous y sommes.

Qui sont les commanditaires ?

Il ne fait plus de doute maintenant que c’est François Hollande et son homme de confiance, Jean Pierre Jouyet, le Secrétaire Général de l’Élysée, qui sont à l’origine du projet qu’il faut bien définir comme un véritable coup d’État.

Hollande et Jouyet sont amis depuis 35 ans, des bancs de l’ENA jusqu’à l’Élysée. Les deux hommes se rencontrent à 23 ans. Ils viennent de réussir le concours de l’École Nationale d’Administration et doivent effectuer leur service militaire ensemble, à Coëtquidan, où ils partagent leur chambre avec Michel Sapin. Les trois jeunes hommes se lient d’une forte amitié qu’ils entretiennent sur les bancs de l’ENA (la promotion Voltaire). Hollande déborde d’initiatives, et souvent, Jouyet accepte de le seconder dans ses projets. À la sortie de l’ENA, lors des affectations, François Hollande, classé 8e, laisse le dernier poste accessible à l’Inspection générale des Finances à Jean-Pierre Jouyet.

Leur amitié n’a jamais été mise à mal. Quand en 2014, Jouyet prend les fonctions de secrétaire général de l’Élysée, il déclare : « c’est l’aboutissement de ma vie publique et d’une vie avec lui». Et de préciser : «« Pendant les réunions, je suis secrétaire général, après je redeviens le copain, on sépare ce qui est public et privé de façon plus simple que ce que je croyais» Il promettait alors pour conclure: «Je suis là pour le servir, pas pour le gêner. Je l’ai gêné une fois, cela n’arrivera plus ».

La gêne dont parle Jouyet, c’est quand il a accepté d’entrer dans le gouvernement de François Fillon, au poste de secrétaire d’État chargé des Affaires européennes. François Hollande l’aurait très mal pris. « Mal pris » étant sans doute un peu fort…

Pour quel scénario ?

Hollande et Jouyet sont loin d’être des tendres, il faut que ce soit bien clair pour tous les lecteurs. Ce sont de fins observateurs – et acteurs – de la vie politique. Ils en connaissent les rouages, les stratégies, les us et coutumes, les trahisons et les fidélités.

Media et journalistes sont les instruments de leurs stratégies politiques et ils ont fait l’objet de manipulations constantes qu’ils ont parfois du mal à déjouer, tant leur connivence est forte et parfois incestueuse avec le pouvoir. C’est un jeu que maitrisent parfaitement les deux amis.

Pour Hollande et Jouyet (et d’autres qui leurs sont proches) ce n’est pas l’économie qui est en crise, mais le système politique.

Chez nos concitoyens, la rancœur est à son comble. « Cela fait plus de 40 ans que le libéralisme est au pouvoir, plus de 40 ans qu’on leurs demande de se serrer la ceinture, ceux là promettant des jours enchanteurs sans jamais qu’ils arrivent. 1000 milliards de déficit public en 10 ans (Sarkozy/ Hollande cumulé) disent-il, 10 millions de chômeurs et précaires, des pauvres de plus en plus pauvres, des riches de plus en plus riches ». Ils sont au bord de l’explosion et ne trouvent leur salut que dans des discours qui consistent à tirer un grand trait sur le passé. Force est de constater que nous sommes arrivés, aujourd’hui, à un point de rupture.

Les deux amis  en sont , évidemment, conscients et pour eux, l’heure est grave. Il apparait, dès lors, trop dangereux de ne pas intervenir sous peine de laisser les « populismes renverser la table ». Il faut agir vite, trouver l’antidote et résoudre la crise.

Ils font, assez tôt, le constat qui s’impose : il faut à tout prix poursuivre la politique économique engagée depuis plus de 5 ans et continuer l’intégration du pays dans l’Europe et dans l’économie mondiale. Mais ni François Hollande, ni Manuel Valls ne sont en capacité de le faire. Ils sont, l’un et l’autre, rejetés par l’opinion publique. Pour eux, ils agissent dans l’intérêt du pays et c’est dans l’intérêt du pays qu’ils doivent s’effacer pour pérenniser « l’œuvre » qu’ils ont entreprise.

La solution, c’est Jouyet qui l’a dans sa manche depuis un certain temps: c’est Emmanuel Macron! Hollande n’est pas chaud. Il doute de la fiabilité du jeune banquier.

Jeune et avenant, une tête bien faite, cursus parfait, bien conditionné sous la férule de Jouyet et d’Attali, faisant consensus chez les patrons des multinationales et de la finance mondiale, adoubé par les américains, les anglais et les allemands, inculte politiquement et donc facilement contrôlable, un tantinet imbu de sa personne, il est le candidat idéal pour ce coup de force. Sa feuille de route est rédigée : appliquer une politique européenne libérale et atlantiste en matérialisant une alliance gauche/droite, poursuivre la politique économique engagée et l’inscrire durablement dans l’avenir du pays en créant un grand parti démocrate et « progressiste », à l’issue des élections. Gageons qu’il n’ a pas fallu longtemps pour convaincre Macron.

Ce fut un peu plus difficile pour Hollande. Mais après l’avoir rassuré, Jouyet met Macron sur les rails très vite afin d’éviter qu’il ne soit contraint de se présenter à la primaire de la gauche. Il lui conseille de créer un mouvement plutôt qu’un parti car « compte tenu de l’ambiance, c’est préférable »…

Et Valls ? Tout comme Hollande, Valls est, pour l’instant, mort politiquement. Il le sait, les sondages ont parlé. Sa désignation comme candidat ferait perdre le camp libéral. Sa mission est alors de représenter le courant libéral à la primaire de la gauche. Pourquoi ? Simplement pour calmer les libéraux du parti et éviter qu’on fasse pression sur Macron pour qu’il participe à la compétition. Car si ce dernier se présentait à la primaire, il serait battu et anéantirait, du même coup, les chances de réussite du projet. Mais pas seulement. La présence de Valls va aussi permettre d’estimer la force du camp libéral du parti et donc celle de  la solidité de la colonne vertébrale du futur « mouvement centriste », car sans eux, le nouveau parti ne serait qu’une coquille vide.

Hollande et son ami sont parfaitement informés de l’état d’esprit de la majorité des militants socialistes, et du désamour profond qu’il règne à l’égard de la politique gouvernementale. Ils sont quasiment certains du résultat de la primaire et de l’éviction de Valls. Mais,  dans le doute, ils vont miser sur Hamon. Pourquoi ? Encore une fois, l’élection de Valls serait contre productive. Hamon est celui qui cristallise l’aile gauche du PS et qui peut empêcher le « populisme » (cf. les objectifs de la NED) de gauche de progresser en le divisant. En langage clair : il s’agit de contenir Mélenchon dans son pré carré.

Comme prévu, c’est ce qui  va se passer. Hamon est élu candidat. Les soutiens de Valls rejoignent, officiellement ou pas, un à un, le camp Macron et Valls lui même ne tardera pas. Le PS  sera réduit à sa plus simple expression et ne servira, à l’avenir, qu’à entretenir la division parmi les tenants de la gauche de transformation sociale, laissant ainsi le champ libre aux centristes pour mener à bien leurs desseins.

Le scénario à gauche et au centre est donc réglé. Il faut maintenant s’occuper des conservateurs. La primaire de droite est incertaine. Une confrontation Sarkozy/ Juppé est pour Hollande et Jouyet du pain béni. Il y a des arguments pour les discréditer aux yeux de l’opinion publique. Et au besoin, on  peut à en fournir d’autres. Mais le destin leur sourira. C’est Fillon qui sort vainqueur. Il suffit de lui porter l’estocade. Une « bonne âme » téléphone au Canard Enchainé. On connaît la suite. L’Histoire nous dira qui était à l’origine de cette affaire. Mais, avec un peu de perspicacité, si ce ne sont pas les deux dont il est question ici, puisqu’ils démentent, il ne fait nul doute qu’un de leurs aficionados, ayant compris le sens de l’Histoire, s’est chargé de la basse besogne.

L’affaire est réglée. Les conservateurs sont hors champs. Reste l’extrême droite. Rien de plus simple. Depuis Mitterrand, les socialistes savent s’en servir. Il faut tout faire pour que Marine Le Pen atteigne des sommets. « On » fait ce qu’il faut pour minimiser ce qui peut l’atteindre (cf. les affaires financières) et « on » dose savamment sa diabolisation. C’est Hollande qui sera le chantre de la lutte contre le FN dans cette séquence.

Les socialistes et les «populistes » de gauche neutralisés, les conservateurs anesthésiés, une confrontation Le Pen/Macron est donc probable. Une fois encore, le réflexe républicain écartera l’extrême droite …c’est donc boulevard et tapis rouge pour Macron.

Hollande et Jouyet ont dû discrètement échafauder ce scénario, un soir, autour d’un verre de champagne (Taittinger, épouse de Jouyet oblige) au cours de leurs vacances d’été car depuis de nombreuses années les couples Hollande et Jouyet se fréquentent régulièrement et partent en vacances ensemble. Petite précision qui n’est pas sans intérêt parce qu’elle situe bien la proximité de ces deux personnages. On ne part pas en vacances avec n’importe qui.

Vous pensez que ce sont des élucubrations ? La réponse est contenue dans une autre question : peut-on naïvement penser que ces deux là n’ont pas mis en commun leurs cerveaux pour monter cette opération ? Pour ceux qui sont éloignés de ce milieu peut être, mais pour les autres, les acteurs et observateurs politiques avisés, eux, savent qu’ils en sont parfaitement capables et qu’ils l’ont fait.

Et pour ceux d’entre vous qui en doutent encore, la lecture des faits, présents et à venir, devra suffire à attester, à peu de chose près, la véracité du propos.

Les théoriciens, qui sont ils ?

C’est Aquilino Morelle qui va dévoiler le pot aux roses. C’était en avril 2014, cet ex conseiller de François Hollande (il était l’une des plumes des discours présidentiels) venait de quitter l’Élysée après la révélation de ses liens présumés avec l’industrie pharmaceutique et de sa passion pour les chaussures bien cirées. Dans la presse, il accusait l’entourage du chef de l’État d’avoir monté toute l’affaire pour l’éliminer politiquement parce qu’il était trop à gauche. « Les Français ont voté pour le discours du Bourget, pas pour le programme des Gracques, dit il, ce sont leurs idées qui sont aux commandes tout simplement! Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire général de l’Élysée, en est membre. Emmanuel Macron, je n’en sais rien, peut-être. Mais il n’a pas besoin d’y adhérer; il est totalement en symbiose avec eux ». Et de conclure : « Oui, c’est bien leur programme qui est appliqué aujourd’hui. Un programme pour lequel les Français n’ont pas voté ».

Mais qui sont ces gens dont parle Aquilino Morelle ? Le nom « Gracques » a été donné à deux frères et hommes d’État romains Tiberius et Gaius Gracchus renommés pour leur tentative infructueuse de réformer le système social romain (espérons que leurs contemporains aient le même succès !) « Les Gracques » d’aujourd’hui, c’est un petit groupe d’hommes d’affaires, de hauts fonctionnaires et d’intellectuels qui s’activent depuis 2007 dans les coulisses du pouvoir pour convertir la gauche française au libéralisme. Pour la plupart, ils occupent des postes hauts placés, souvent dans des banques, des compagnies d’assurances, des fonds d’investissement. Tous ont fait au moins l’ENA ou HEC. Anciens du PS, pour beaucoup d’entre eux, ils ont peuplé les cabinets ministériels des années 1980 et 1990, servant les socialistes « modernes », Rocard surtout mais aussi Jospin, Fabius, Bérégovoy ou Strauss-Kahn. Quand la droite est revenue au pouvoir, ils ont déserté le service de l’État pour rejoindre (ah ! le pantouflage! ) le monde de l’entreprise. Ils y ont gagné beaucoup d’argent mais sans jamais abandonner tout à fait la politique. Aujourd’hui, ils sont dans les coulisses du pouvoir et ils ont des ramifications qui vont jusqu’au plus haut sommet de l’État.

Il est quasiment certain que c’est Jean-Pierre Jouyet qui a cofondé ce groupe semi-clandestin. L’ASPEN et la NED ont déterminé son cadre idéologique (lire « Macron ciblé par la CIA ? »). Voici ce qu’il dit  à propos de l’action des Gracques à l’occasion de l’élection présidentielle de 2012 et ensuite. Lisez bien, car c’est tout simplement époustouflant:

« L’approche des Gracques entre les deux tours, celle d’un rapprochement des réformistes et des sociaux-démocrates, était préconisée aussi par Ségolène Royal. Elle n’a pas fait l’unanimité au PS. J’en ai pris acte. Nicolas Sarkozy m’a demandé de m’occuper de l’Europe. J’ai constaté que ce n’est un enjeu ni de droite ni de gauche, mais qu’il répond à un impératif national. J’observe qu’il s’est lancé dans une politique de réforme que les Gracques appelaient de leurs vœux. (!!!) Je remarque que l’homme a l’énergie nécessaire pour les mener à bien et qu’il est loin de la caricature de l’ultralibéral qu’on avait dessinée de lui ». Jouyet laudateur de Sarkozy ! Et maintenant Valls qui propose ses services à Fillon…No comment.

On y trouve des gens comme Roger Godino, Guillaume Hannezo, Gilles de Margerie, Ariane Obolenski, François Villeroy de Galha, Erik Orsena, Denis Olivennes directeur général d’Europe 1 et Lagardère Active (Paris-Match, JDD, Newsweb), Matthieu Pigasse, responsable monde des fusions acquisitions (fusac) et du conseil aux gouvernements de la Banque Lazard dont il est directeur général délégué en France. Il est propriétaire et président des Nouvelles Editions Indépendante qui contrôle le magazine Les Inrockuptibles et Radio Nova et actionnaire du Groupe Le Monde et du Huffington Post. Bernard Spitz, président de la Fédération Française de l’Assurance regroupant la Fédération française des sociétés d’assurance et le Groupement des entreprises mutuelles d’assurance. Il préside également le Pôle International et Europe du MEDEF. Mathilde Lemoine, macro économiste Group Chief Economist chez Edmond de Rothschild Group et membre du Haut Conseil des Finances Publiques…et il y en a d’autres du même calibre. Et qui participe aux travaux des Graques ? Cohn Bendit et…. Macron !

Les économistes.

Ce sont les mêmes que ceux de François Hollande ! Les économistes qui conseillent Macron aujourd’hui, sont les mêmes, exactement les mêmes, que ceux qui conseillaient Hollande en 2012. Ils faisaient partie du premier cercle et se nommaient  le « groupe de la Rotonde ». Il y avait Jean Pisani-Ferry , le boss, Philippe Aghion, Elie Cohen, Gilbert Cette, Jean-Hervé Lorenzi, les porte flingues et ….Emmanuel Macron.

On ne change pas une équipe qui gagne. C’est tout naturellement que l’Eysée demande à Pisani – Ferry, en janvier 2017, de prendre en charge le programme et les idées du mouvement de Macron. Et ce sont les mêmes fantassins qui vont l’épauler : Cohen, Cette, Lorenzi, Aghion.

Mais, arrêtons nous, un instant, sur Pisani-Ferry, l’alpha du groupe, pour bien comprendre la doctrine et les enjeux. Jean Pisani-Ferry n’est pas n’importe qui et son influence sociale libérale européiste est grande dans le milieu. Il est un fervent défenseur d’un gouvernement mondial de l’économie au même titre que Jacques Attali. Il a été commissaire général de France Stratégie (ex commissariat au Plan) de mai 2013 à janvier 2017. Auparavant il a été directeur du Centre d’études prospectives et d’informations internationales, conseiller économique de Dominique Strauss-Kahn et de Christian Sautter au ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, président délégué du Conseil d’analyse économique mis en place par Jospin, expert pour la Commission européenne et …le FMI. Autant dire qu’il est calibré.

Cependant, on ne peut cerner correctement cet économiste sans citer le cercle de réflexion « Bruegel » qu’il a cofondé il y a quelques années…

Le think tank Bruegel (sis à Bruxelles) est un centre de recherche qui couvre l’ensemble du champ des politiques économiques. Il est dirigé et financé sur la base d’un système de gouvernance associant des États membres de l’Union Européenne et des multinationales dont Areva, Deutsche Bank, Deutsche Telekom, EDF, Ernst & Young, Erste Bank Group, GDF Suez, Goldman Sachs, Google, Microsoft, Novartis, Pfizer, Renault, Samsung, Syngenta etc.

Président actuel Jean-Claude Trichet ex président de la BCE. Membre d’honneur d’Aspen France (Jouyet en est le président d’honneur), membre du comité de direction du groupe Bilderberg et président en exercice du groupe européen de la commission Trilatérale . Il est membre du conseil d’administration de EADS où il représente… les actionnaires. Pour l’universitaire Frédéric Lebaron, Jean-Claude Trichet « est le plus célèbre et le plus influent d’entre tous » les experts issus de l’inspection des finances, le vivier de Jouyet.

Président d’Honneur Mario Monti, ex commissaire européen et ex président du groupe européen de la Commission Trilatérale. La boucle est bouclée. Nous sommes ici au cœur du réacteur des idées que Hollande et Macron ont puisé pour définir leur politique économique.

Les soutiens.

Les grandes fortunes de France choisissent Macron . « Je lui ai fait rencontrer des milieux d’affaires, on a eu des réunions en Angleterre et il y aura des contacts directs entre Emmanuel Macron et la présidence des États-Unis» disait son mentor le richissime rocardien  feu Henry Hermand.

Mais Macron va aussi être présenté au « Tout Paris » par Jean-Pierre Jouyet, son parrain, qui dispose d’un carnet d’adresse aussi gros qu’un Larousse.

Jouyet a épousé en seconde noce Brigitte Taittinger (le champagne), ex- PDG des parfums Annick Goutal et actuellement directrice de la stratégie de Sciences Po. Les témoins du mariage furent François Hollande et feu Christophe de Margerie, le PDG de Total. 12ème patron du CAC 40. Quand on saura que Jouyet a été nommé en 2008, par Sarkozy, président de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et que tous les patrons du CAC 40 sont venus le voir dans son bureau, on aura tout dit…

Parmi les dix personnes les plus riches de France, quatre soutiennent officiellement Macron : Bernard Arnaud ( 1er fortune de France), François Pinault (4ème), Patrick Drahi (5ème ), Xavier Niel (9ème). Seul Serge Dassault (3ème) ne s’est pas prononcé officiellement mais il encense Macron et Le Drian, ministre de la défense. Et pour cause. Il a un business à faire tourner. A ceux là, il faut ajouter, Martin Bouygues, Vincent Bolloré, Pierre Bergé, Matthieu Pigasse et Arnault Lagardère et ceux dont on ne connaît pas le nom car Macron ne souhaite pas publier la liste de ses donateurs. On comprend pourquoi.

Le choix du candidat

 » Macron, c’est entre nous, non pas simplement une question de hiérarchie – il sait ce qu’il me doit – mais une question de loyauté personnelle et politique » François Hollande – avril 2016.

Dans une publication précédente (« Macron ciblé par la CIA ») il est décrit avec précision comment cet homme a été choisi et porté au cœur de l’appareil d’état par des membres de l’oligarchie politique et affairiste en moins d’une dizaine d’années. Mois après mois, il a été façonné pour répondre exactement au calibrage des idées politiques de ses parrains, des « sociaux libéraux internationalistes » disent – ils avec pudeur…en fait des néo conservateurs mondialistes conformes à l’idée que se font les Etats Unis de ce que doivent être les démocraties occidentales.

Macron a été amené à devenir secrétaire général adjoint de l’Élysée, l’un des plus proches conseillers du Chef de l’État. Puis Ministre de l’Économie. Son recruteur et mentor politique, Jean-Pierre Jouyet est aujourd’hui Secrétaire Général de l’Élysée, autant dire le cœur de l’appareil d’État

Cette ascension, pour le moins épique, rappelle étrangement la pièce de théâtre  » La Résistible Ascension d’Arturo Ui  » de Bertolt Brecht…(à voir ou à lire impérativement)

Macron, intelligent mais immature… Le profil psychologique et physique du candidat est très important pour ce projet. Il faut qu’il soit présentable, malléable et qu’il reste sous influence. Une forte personnalité aurait été contre productive et impossible à gérer.

Feu Henry Hermand, son mentor (lire « Macron ciblé par la CIA) , le connaît bien. C’est lui qui lui a mis le pied à l’étrier en politique. Voici ce qu’il en dit en septembre 2016, il y a donc 6 mois : « Il n’a jamais pris une décision importante sans m’en parler. Sur le plan politique, Emmanuel est trop jeune, il a besoin d’être recadré sur des connaissances historiques. Son épouse, est très présente à ses côtés. Elle a orienté ses lectures, joué un rôle dans ses cercles d’amis, veillé à ce qu’il ne se disperse pas ».

Hermand l’infantilise, et de façon anecdotique, il raconte un peu agacé : « Ce désir qu’il a de serrer toutes les mains qui se présentent à lui, même de ceux qui ne sont pas d’accord avec lui, est regrettable. Avec sa femme, on veut freiner ses tentatives de trop convaincre, on lui dit de se calmer!». Et il conclut en soulignant sa dépendance financière  et psychologique ( ?!)

C’est ce qu’en pense aussi l’entourage de Hollande qui le connaît bien ; « Macron apparaît comme un homme sous influences multiples » disent-ils. Espérons qu’il ne se perde pas…

La description psychologique qu’en font ses proches correspond exactement à l’objectif de ses traitants. Ce qui prouve, s’il en est encore nécessaire, que Macron est un personnage créé de toute pièce pour servir des intérêts puissants. Cette personnalité ne pouvait pas habiter un physique ingrat. Dents blanches, bien coiffé, « tête de premier de la classe » dirait Coluche, costumes de bonne facture, séducteur et charmeur, Macron est l’image même du quarantenaire qui a réussi. Il a sa « Rolex » au poignet.

Pour conclure ce chapitre, écoutons encore une fois ce que dit Henry Hermand : « Il incarne une tendance, il ne faut pas que ce soit personnalisé, il ne faut pas que ce soit M. Macron, il n’a pas d’expérience politique. Je demande qu’on mette en place un comité politique et non pas un comité de parrainage. Macron ne sera candidat que s’il a un mouvement d’opinion suffisamment fort avec des appuis politiques important et il ne fera déclaration de candidature que s’il dispose d’appui suffisant »

Le contrôle des media.

Justement. Le candidat dispose maintenant d’un bon encadrement politico-économique, il faut susciter  un mouvement d’opinion autour de lui. D’aucuns vont s’attacher à le provoquer. Si la quasi totalité des medias est acquise à la cause, c’est bien sûr parce que la dizaine de milliardaires qui soutient Macron en est propriétaire à 90%.

Voici ce qu’en dit Daniel Schneidermann (Arrêt sur Image) : « S’agissant de Macron (…) Xavier Niel et Pierre Bergé, copropriétaires du groupe le Monde, lui ont plus ou moins publiquement déclaré leur flamme. Rien, dans ce que l’on sait de lui, et du peu que l’on sait de son programme, n’est de nature à effaroucher MM. Dassault, Arnault, Pinault, Lagardère, Bolloré ou Drahi. Ce qui ne signifie pas que les oligarques français soient pendus au téléphone chaque matin pour commanditer des unes, des éditos, ou des sondages favorables. Simplement, par capillarité intellectuelle, ils ont nommé à la tête des rédactions de «leurs» médias des journalistes macrono-compatibles, éventuellement macrono-indifférents, en tout cas jamais macrono-opposés, encore moins macrono-hostiles ».

Macron ne laisse rien au hasard. Il a organisé sa communication privée. « Les politiques sont devenus un bon filon pour la presse people », analyse Marion Alombert, rédactrice en chef de ‘Voici’. « En ce moment, les Macron ont le vent en poupe. Leur couple intrigue, accroche. Et ils ont compris qu’une exposition bien gérée est une publicité efficace. »

Et Sylvain Fort, un porte parole « d’En Marche », de rajouter : « Il y a un contrat d’exclusivité moral avec Bestimage ( agence people des stars). Cela permet de mieux maîtriser leur image, le choix des photos qui circulent sur eux. Quand ils sont victimes de paparazzi, ils font appel à un photographe de l’agence, ils sont sûrs, ainsi, d’avoir des clichés plus avantageux. »

Résultat : en un an, dix couvertures de « VSD », quatre de « Paris Match », deux de « Closer » une de « Voici ». Quand on constate un tel matraquage médiatique autour de ce candidat, Il n’y a  plus rien à ajouter.

Petite précision: Michèle Marchand la directrice de Bestimage, fait partir du staff communication de la campagne….

Contrôle de l’opinion publique.

Il est utile de rappeler ici les recherches du sociologue Patrick Champagne sur les sondages. Son travail s’est articulé autour du problème central, en science politique, de l’analyse des formes de légitimation de la représentation politique.

D’une critique des logiques qui sont au principe de la mesure de l’opinion publique par les sondages, on est passé à une réflexion qui tente d’appréhender les effets, sur le champ politique, de la croyance en ces instruments. Cette évolution, qui se veut proche de l’évolution même de l’influence des sondages d’opinion sur les pratiques politiques, constitue le centre de la problématique du sociologue qui prend au sérieux les professionnels des sondages, même ceux qui sont peu sérieux scientifiquement, en les prenant au moins comme objet.

Champagne démontre que la croyance dans l’efficacité des sondages à exprimer « l’opinion publique » est indissociable d’une transformation des règles du jeu politique et particulièrement de l’importance croissante qu’on prit les journalistes et les spécialistes en communication. Ainsi, s’est mise en place la croyance selon laquelle « faire de la politique » c’est, notamment grâce à «une bonne communication», se situer le plus haut possible dans les cotes de popularités ».

On y est quand Macron ne déclare avoir nul besoin d’expérience politique et encore moins de programme pour être candidat. Il suffira pour lui d’avoir une bonne côte de popularité. Jouyet et Hollande l’ont bien compris. Ce sont eux et les économistes qui réfléchissent pour lui. Seule l’image compte, car si on entre dans le dur du programme, on s’apercevra rapidement de quels ventriloques Macron est le nom.

Et en voici la parfaite illustration :

Macron est intégré pour la première fois dans un sondage pour les élections présidentielles en janvier 2016. Le Monde titre : « Sondage : Emmanuel Macron préféré à Manuel Valls ou François Hollande pour 2017 » et en sous titre « Un sondage Odoxa pour « Le Parisien/Aujourd’hui en France » estime que le ministre de l’économie pourrait devancer le premier ministre et même le président ». Il est placé d’entrée de jeu à 22%.

Mais qui sont les commanditaires de ce sondage – test ? Sans aucun doute le staff de Bernard Arnault, patron de LVMH et propriétaire du « Parisien/ Aujourd’hui en France ». Signalons que Nicolas Bazire, proche de Sarkozy, est l’un des administrateurs de LVMH en même temps que l’un de ceux de l’institut de sondage IPSOS. Mais ce qui est le plus intéressant ici, c’est qu’il est gérant associé de la Banque Rothschild…Il connaît très bien Macron avec qui il a travaillé dans la même banque. Quant à Odoxa, les deux fondateurs sont d’anciens de l’institut de sondage BVA dont Vincent Bolloré et… le fond d’investissement Rothschild ont été actionnaires.

Ce sont donc des proches de Macron qui l’ont mis en selle. On se doute bien à la demande de qui. Curieusement sa côte moyenne était de 17% dans les sondages tout au long de l’année 2016. Elle a bondi de 7 points en janvier 2017, à 24% pour arriver à 26% des intentions de vote en mars, le plaçant en tête de tous les sondages. Et comme on sait que les élections se jouent dans les trois mois qui précédent les élections, on comprend mieux ces scores…

Il en sera de même, bien sûr, pour Marine Le Pen, challenger indispensable à la réussite du coup d’État. Elle est créditée de 25% des intentions de vote. Normal. En cherchant un peu on constate que plus de 80% des instituts de sondage appartiennent à la sphère d’influence qui soutient Macron. Son conseiller en la matière n’est autre que Denis Delmas, ancien président de TNS Sofres. Autant vous dire que, celui là, il connaît la musique.

Dans un article de l’inénarrable  « Décodeur » du quotidien le « Monde », soutien inconditionnel de Macron, des journalistes dénoncent les accusations qui sont portées à l’encontre de Macron quant à sa proximité avec les instituts de sondage. Selon eux, les informations publiées sur le sujet sont fausses, erronées ou ne sont plus d’actualité. C’est possible, mais la majorité des instituts de sondage appartient à des milieux financiers  (fonds d’investissement, grandes entreprises, publicitaires etc…) dont est issu Macron et dont la proximité politique, elle,  ne fait pas de doute.

Le contexte international

L’important, pour s’assurer de la réussite d’une prise de pouvoir c’est de ne pas froisser ses alliés. En tous les cas, il faut leur donner des gages de non agression. Dans le cas contraire les auteurs s’exposent à une déstabilisation. Il faut donc que les planètes soient alignées. Pour Macron, ses parrains ont rassuré tout le monde. Le candidat reste bien dans l’orbite assignée : atlantiste et européiste, deux points d’un équilibre indispensable.

La régularisation du coup d’État

Enfin, il s’agira de valider la démarche par les élections. Ce sera relativement simple. Si le scénario arrive à son terme, Marine Le Pen sera en face d’Emmanuel Macron. Les commanditaires joueront sur la fibre républicaine et rafleront la mise.

En analysant chaque phase, nous pouvons dire maintenant, sans l’ombre d’une hésitation, si l’on s’appuie sur les  paramètres donnés par les experts, qu’il s’agit bien d’un coup d’État, ou pour l’heure, d’une tentative de Coup d’État…Dans l’intérêt de nos concitoyens et celui de notre pays, il vaut mieux qu’elle n’arrive pas à son terme…

Il est essentiel de laisser la parole à Hervé Kempf, le rédacteur en chef de Reporterre  qui est l’auteur d’un ouvrage remarquable sur l’oligarchie et qui connaît donc bien le sujet.

« Les conditions d’un bon exercice de la démocratie sont largement altérées. La délibération libre est viciée par le fait que les médias sont massivement contrôlés par l’oligarchie. Le choix majoritaire est tronqué par le poids des lobbies voire, parfois, par le déni pur et simple du choix populaire, comme lors du référendum de 2005 sur l’Europe. Mais aujourd’hui, le capitalisme ne considère plus la démocratie comme indispensable à son existence, il la rejette même de plus en plus nettement puisqu’elle conduit logiquement à la remise en cause des pouvoirs en place.

Le respect des droits de l’homme et des libertés publiques est bafoué au nom des politiques anti migratoires. Le pouvoir politique est subordonné aux puissances financières.

En fait, les classes dirigeantes nous font entrer dans un régime oligarchique, où un groupe de personnes contrôlant les pouvoirs politique, économique et médiatique, délibèrent entre eux puis imposent leurs choix à la société.

Or l’oligarchie actuelle cherche avant tout à maintenir sa position privilégiée. A cette fin, elle maintient obstinément le système de valeurs organisé autour de la croissance matérielle et de la surconsommation – un système qui accélère notre entrée dans la crise écologique. »

Référence :

  • « L’opinion publique n’existe pas », Pierre Bourdieu, Les Temps modernes, n°318, 1973
  • « Faire l’opinion. Le nouveau jeu politique », Patrick Champagne, Paris, Minuit, coll. « Le sens commun », 1990
  • L’oligarchie ça suffit, vive la démocratie, Hervé Kempf Seuil, Paris, 2011,
  • Edward Luttwak Le Coup d’État : manuel pratique, Paris, Éd. Robert Laffont, 1969
  • Louis Calaferte Droit de Cité, Paris, Ed. Gallimard 1999

 

Merci à : gatsbyonline

LA FIN DE LA VIE ET LE DEBUT DE LA SURVIVANCE (1854)

8 Nov
Publié par Saby
Réponse du Chef Seattle en 1854 au gouvernement américain qui lui proposait d’abandonner sa terre aux blancs et promettait une  » réserve  » pour le peuple indien.
Comment peut-on vendre ou acheter le ciel, la chaleur de la terre ? Cela nous semble étrange. Si la fraîcheur de l’air et le murmure de l’eau ne nous appartiennent pas, comment peut-on les vendre ?

Pour mon peuple, il n’y a pas un coin de cette terre qui ne soit sacré. Une aiguille de pin qui scintille, un rivage sablonneux, une brume légère, tout est saint aux yeux et dans la mémoire de ceux de mon peuple.
La sève qui monte dans l’arbre porte en elle la mémoire des Peaux-Rouges. Les morts des Blancs oublient leur pays natal quand ils s’en vont dans les étoiles. Nos morts n’oublient jamais cette terre si belle, puisque c’est la mère du Peau-Rouge.
Nous faisons partie de la terre et elle fait partie de nous. Les fleurs qui sentent si bon sont nos sœurs, les cerfs, les chevaux, les grands aigles sont nos frères ; les crêtes rocailleuses, l’humidité des Prairies, la chaleur du corps des poneys et l’homme appartiennent à la même famille.
Ainsi, quand le grand chef blanc de Washington me fait dire qu’il veut acheter notre terre, il nous demande beaucoup…
Les rivières sont nos sœurs, elles étanchent notre soif ; ces rivières portent nos canoës et nourrissent nos enfants. Si nous vous vendons notre terre, vous devez vous rappeler tout cela et apprendre à vos enfants que les rivières sont nos sœurs et les vôtres et que, par conséquent, vous devez les traiter avec le même amour que celui donné à vos frères.
Nous savons bien que l’homme blanc ne comprend pas notre façon de voir.
Un coin de terre, pour lui, en vaut un autre puisqu’il est un étranger qui arrive dans la nuit et tire de la terre ce dont il a besoin. La terre n’est pas sa sœur, mais son ennemie ; après tout cela, il s’en va. Il laisse la tombe de son père derrière lui et cela lui est égal !
En quelque sorte, il prive ses enfants de la terre et cela lui est égal. La tombe de son père et les droits de ses enfants sont oubliés. Il traite sa mère, la terre, et son père, le ciel, comme des choses qu’on peut acheter, piller et vendre comme des moutons ou des perles colorées. Son appétit va dévorer la terre et ne laisser qu’un désert…
L’air est précieux pour le Peau-Rouge car toutes les choses respirent de la même manière. La bête, l’arbre, l’homme, tous respirent de la même manière.
L’homme blanc ne semble pas faire attention à l’air qu’il respire. Comme un mourant, il ne reconnaît plus les odeurs. Mais, si nous vous vendons notre terre, vous devez vous rappeler que l’air nous est infiniment précieux et que l’Esprit de l’air est le même dans toutes les choses qui vivent.
Le vent qui a donné à notre ancêtre son premier souffle reçoit aussi son dernier regard. Et si nous vendons notre terre, vous devez la garder intacte et sacrée comme un lieu où même l’homme peut aller percevoir le goût du vent et la douceur d’une prairie en fleur…
Je suis un sauvage et je ne comprends pas une autre façon de vivre.
J’ai vu des milliers de bisons qui pourrissaient dans la prairie, laissés là par l’homme blanc qui les avait tués d’un train qui passait.
Je suis un sauvage et je ne comprends pas comment ce cheval de fer qui fume peut être plus important que le bison que nous ne tuons que pour les besoins de notre vie.
Qu’est-ce que l’homme sans les bêtes ? Si toutes les bêtes avaient disparu, l’homme mourrait complètement solitaire, car ce qui arrive aux bêtes bientôt arrive à l’homme.
Toutes les choses sont reliées entre elles. Vous devez apprendre à vos enfants que la terre sous leurs pieds n’est autre que la cendre de nos ancêtres. Ainsi, ils respecteront la terre.
Dites-leur aussi que la terre est riche de la vie de nos proches.
Apprenez à vos enfants ce que nous avons appris aux nôtres : que la terre est notre mère et que tout ce qui arrive à la terre arrive aux enfants de la terre.
Si les hommes crachent sur la terre, c’est sur eux-mêmes qu’ils crachent.
Ceci nous le savons : la terre n’appartient pas à l’homme, c’est l’homme qui appartient à la terre. Ceci nous le savons : toutes les choses sont reliées entre elles comme le sang est le lien entre les membres d’une même famille. Toutes les choses sont reliées entre elles…
Mais, pendant que nous périssons, vous allez briller, illuminés par la force de Dieu qui vous a conduits sur cette terre et qui, dans un but spécial, vous a permis de dominer le Peau-Rouge. Cette destinée est mystérieuse pour nous.
Nous ne comprenons pas pourquoi les bisons sont tous massacrés, pourquoi les chevaux sauvages sont domestiqués, ni pourquoi les lieux les plus secrets des forêts sont lourds de l’odeur des hommes, ni pourquoi encore la vue des belles collines est gâchée par les fils qui parlent.
Que sont devenus les fourrés profonds ? Ils ont disparu.
Qu’est devenu le grand aigle ? Il a disparu aussi.
C’est la fin de la vie et le commencement de la survivance.